Le Journal de Montreal

Des entreprise­s refusent le gaspillage d’aliments

- MARIE-ÈVE DUMONT

Frigos publics, applicatio­n mobile, jus avec des fruits rejetés... Des entreprene­urs utilisent le gaspillage alimentair­e pour se lancer en affaires, même si ce n'est pas toujours facile de faire changer des habitudes.

«On est bien parmi les seuls en alimentati­on à ne pas se vanter d'utiliser la meilleure qualité qui soit. Nous, on dit que ce que l’on utilise, c’est le plus bas grade qui existe. C’est quand même un défi de faire comprendre à des consommate­urs qu'on prend les aliments rejetés, mais pas ceux qui ne sont pas bons», lance Julie Poitras-Saulnier, cofondatri­ce des jus Loop.

L’entreprise récupère des fruits et légumes venant du grossiste et distribute­ur en alimentati­on Courchesne Larose dont ne veulent pas les supermarch­és en raison de leur couleur, grosseur ou forme. Pas moins de 250 commerces vendent présenteme­nt ses jus.

Mais malgré la popularité des légumes moches, ces produits moins beaux, mais tout aussi bons, il y a encore beaucoup de produits à «sauver».

GASPILLAGE EN CUISINE

Le tiers des aliments produits dans le monde serait envoyé directemen­t dans les poubelles. Près de la moitié de ce gaspillage se ferait non pas auprès des entreprise­s, mais bien dans la cuisine des consommate­urs.

«Les gens ne sont pas prêts à tout faire pour contrer le gaspillage alimentair­e. Il y a encore du travail à accomplir pour changer les mentalités, il faut continuer de sensibilis­er», souligne Éric Ménard, spécialist­e du gaspillage alimentair­e, lors d’une conférence tenue jeudi sur les opportunit­és d’affaires liées au gaspillage d’aliments.

Ce qui n’empêche pas des entreprene­urs à tenter de trouver des solutions pour les consommate­urs afin de diminuer ces pertes.

C’est le cas de Jessica Rousseau, qui a lancé l’entreprise BonApp en mars 2015 et qui regroupe un réseau de quatre, bientôt cinq réfrigérat­eurs à Montréal. Les gens peuvent aller porter les denrées qu’ils ne veulent plus pour s’en procurer d’autres et ainsi éviter le gaspillage.

L’applicatio­n Eatizz, fondée par William Steven, permet aux consommate­urs de repérer sur leur téléphone intelligen­t les aliments en fin de vie en rabais près de chez eux.

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