Des entreprises refusent le gaspillage d’aliments
Frigos publics, application mobile, jus avec des fruits rejetés... Des entrepreneurs utilisent le gaspillage alimentaire pour se lancer en affaires, même si ce n'est pas toujours facile de faire changer des habitudes.
«On est bien parmi les seuls en alimentation à ne pas se vanter d'utiliser la meilleure qualité qui soit. Nous, on dit que ce que l’on utilise, c’est le plus bas grade qui existe. C’est quand même un défi de faire comprendre à des consommateurs qu'on prend les aliments rejetés, mais pas ceux qui ne sont pas bons», lance Julie Poitras-Saulnier, cofondatrice des jus Loop.
L’entreprise récupère des fruits et légumes venant du grossiste et distributeur en alimentation Courchesne Larose dont ne veulent pas les supermarchés en raison de leur couleur, grosseur ou forme. Pas moins de 250 commerces vendent présentement ses jus.
Mais malgré la popularité des légumes moches, ces produits moins beaux, mais tout aussi bons, il y a encore beaucoup de produits à «sauver».
GASPILLAGE EN CUISINE
Le tiers des aliments produits dans le monde serait envoyé directement dans les poubelles. Près de la moitié de ce gaspillage se ferait non pas auprès des entreprises, mais bien dans la cuisine des consommateurs.
«Les gens ne sont pas prêts à tout faire pour contrer le gaspillage alimentaire. Il y a encore du travail à accomplir pour changer les mentalités, il faut continuer de sensibiliser», souligne Éric Ménard, spécialiste du gaspillage alimentaire, lors d’une conférence tenue jeudi sur les opportunités d’affaires liées au gaspillage d’aliments.
Ce qui n’empêche pas des entrepreneurs à tenter de trouver des solutions pour les consommateurs afin de diminuer ces pertes.
C’est le cas de Jessica Rousseau, qui a lancé l’entreprise BonApp en mars 2015 et qui regroupe un réseau de quatre, bientôt cinq réfrigérateurs à Montréal. Les gens peuvent aller porter les denrées qu’ils ne veulent plus pour s’en procurer d’autres et ainsi éviter le gaspillage.
L’application Eatizz, fondée par William Steven, permet aux consommateurs de repérer sur leur téléphone intelligent les aliments en fin de vie en rabais près de chez eux.