Des gestes brutaux « inacceptables » envers les animaux
Un organisme a filmé en caméra cachée pendant quatre mois dans un laboratoire de recherche de Montréal
OTTAWA | Animaux secoués et même frappés. Macaques qui virent fous à s’en arracher le poil seuls dans une petite cage. Des vidéos-chocs illustrent plusieurs cas de maltraitance animale dans un laboratoire de recherche de l’île de Montréal, dénoncent des experts.
«Ce qu’on voit dans ces images est absolument horrible et inimaginable. La détresse des animaux se voit immédiatement, c’est complètement inacceptable et abusif», s’insurge Me Alanna Devine, avocate chez la Société pour la prévention de la cruauté animale (SPCA).
Celle-ci réagissait à une série de vidéos filmées par LCA et obtenues par Le Journal. Cet organisme de défense des droits animaux qui s’oppose à leur utilisation à des fins de recherche a fait embaucher l’un de ses inspecteurs au centre de recherche animalier ITR Laboratories, à BaieD’Urfé. Spécialisé en recherches toxicologiques pour des clients privés, le laboratoire assure respecter les normes en vigueur (voir autre article).
Dans les vidéos filmées en cachette par leur inspecteur, on peut voir des animaux en «détresse psychologique intense» et parfois même carrément de la violence physique, soutient LCA.
«Ce n’est pas seulement ce que l’inspecteur voyait, mais ce qu’il entendait aussi. Les cris de souffrance des animaux étaient constants et assourdissants. À certains moments, je craignais pour la santé mentale de notre enquêteur», indique le directeur des enquêtes chez LCA, Adam Wilson.
CAS DE BRUTALITÉ
Pour sa part, le président de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec croit que la plupart des scènes des vidéos présentent des scènes «normales » pour la recherche animale, quoiqu’elles puissent paraître choquantes aux yeux de plusieurs. Il admet toutefois que d’autres scènes présentent carrément de la brutalité animale.
C’est notamment le cas lorsqu’on voit un employé plaquer fortement un macaque qui lui résiste. Dans un autre clip, on voit un employé frapper deux chiens qui s’endorment pendant qu’on leur administre un gaz anesthésiant.
«C’est clair qu’il y a certains actes qui nous font sursauter et dire qu’il y a des pratiques à revoir et possiblement même des sanctions auprès des employés. Ces gestes brutaux sont complètement inacceptables», lance fermement le Dr Joël Bergeron.
INFRACTIONS
Outre les cas de violence physique «disgracieuse», on peut constater de très nombreuses infractions aux lois et règles canadiennes et québécoises en salubrité et isolement, croit l’avocate de la SPCA.