Le Journal de Montreal

Québec s’entend avec Ottawa

- PATRICK BELLEROSE

QUÉBEC | Québec a perdu son bras de fer avec Ottawa dans le dossier des transferts en santé.

La croissance annuelle diminuera de 6%à 3%, comme prévu par le gouverneme­nt Trudeau, mais pourrait être bonifiée si le PIB canadien dépasse ce seuil. Québec recevra donc 8,5 milliards$ cette année.

«On aurait préféré qu’on maintienne à un rythme plus élevé l’augmentati­on des transferts, surtout au moment où les pressions augmentent sur le système de santé», a convenu le premier ministre Philippe Couillard, hier.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, parle carrément d’une «diminution» de l’enveloppe versée qui «va faire en sorte que nous ne pourrons pas développer des services pour 100 000 personnes supplément­aires» en soins à domicile. Gaétan Barrette rappelle que les besoins vont demeurer, malgré la baisse des transferts. «Pour moi, ça ne peut pas être un dossier qui est clos», assure le ministre.

Fédéralism­e asymétriqu­e

En coulisse, on souligne que Québec recevra aussi «plusieurs centaines de millions» dans le prochain budget fédéral provenant des sommes qu’Ottawa investira pour créer un service de garde pancanadie­n.

Puisque le Québec compte déjà un réseau de CPE, et en vertu du fédéralism­e asymétriqu­e, le gouverneme­nt Couillard pourra investir ces fonds dans les services, plutôt qu’en infrastruc­ture, bonifiant ainsi l’enveloppe globale reçue d’Ottawa. Québec obtient aussi 2,5 milliards$ sur 10 ans (69M$ cette année) qu’il pourra dépenser en vertu de ses propres priorités, notamment la santé mentale ou les soins à domicile.

25 M$ AUX SUPER INFIRMIÈRE­S

De plus, la province recevra 25M$ supplément­aires qui iront dans la formation des super infirmière­s. Le premier ministre prévoit ainsi pouvoir hausser le budget en santé de 4% cette année, une promesse électorale qu’il a été incapable de tenir depuis son élection.

Détail révélateur, l’annonce de cet accord important a été faite par communiqué, sans conférence de presse.

Le premier ministre Justin Trudeau refuse de voir un échec du fédéralism­e dans ces ententes à la pièce avec les provinces. «C’est un beau jour pour le Canada, c’est un beau jour pour le fédéralism­e», a-t-il commenté, en anglais.

Le PQ n’est pas de cet avis et y voit un «important recul» sur la croissance des transferts, ainsi qu’un simple maintien de «ce qui existait déjà» sur la question du fédéralism­e asymétriqu­e.

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