Des centaines d’Amérindiens marchent sur la Maison-Blanche
Ils s’opposent à la relance d’un projet d’oléoduc au Dakota du Nord
WASHINGTON | (AFP) Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux Amérindiens, ont défilé hier vers la Maison-Blanche pour protester contre la construction d’un oléoduc dans le Dakota du Nord, relancée par le président Donald Trump.
Au son des tam-tams, des danseurs en cercle ont scandé «l’eau est la vie», paroles entrecoupées de chants tribaux pour marquer leur opposition au Dakota Access Pipeline. La tribu sioux de Standing Rock en conteste le tracé qui, selon elle, passe sur des sites sacrés et menace ses sources d’eau potable.
Un grand nombre des près de 600 manifestants portaient des vêtements traditionnels avec coiffes de plumes.
«Le gouvernement ne respecte pas notre droit public d’accès à l’eau potable», a déclaré Sarah Jumping Eagle, médecin de 44 ans, de la tribu Oglala Lakota. Elle est arrivée à Washington jeudi soir depuis le Dakota du Nord avec plusieurs autres personnes, inquiètes des risques de fuites de pétrole et de contamination.
RELANCÉ
Dès sa première semaine de présidence, Donald Trump a relancé le projet Dakota Access Pipeline ainsi qu’un autre oléoduc controversé, Keystone XL. Ces deux projets avaient été bloqués par son prédécesseur Barack Obama.
L’administration Obama avait mis fin au conflit dans le Dakota du Nord en décembre en recommandant d’étudier un tracé alternatif.
Des Amérindiens et leurs partisans ont campé pendant près d’un an sur place, bloquant physiquement la construction de cette installation qui traverse quatre États du Nord américain.
Il doit transporter l’or noir du Dakota du Nord, un des principaux pôles de production de gaz et de pétrole de schiste aux États-Unis, vers un centre de distribution dans l’Illinois.
Les manifestants ont dû lever leur camp sur place le mois dernier, les autorités leur ayant posé un ultimatum pour qu’ils quittent le site.
NOMBREUX OBSTACLE
L’exploitant du projet, Energy Transfer Partners, avait cherché l’apaisement en assurant que le tracé avait été décidé après consultations de dizaines de tribus et d’experts archéologiques. Il estime que l’oléoduc devrait être opérationnel plus tard ce mois-ci.
«Nous devons surmonter beaucoup d’obstacles», a lancé hier David Archambault, président de la tribu Standing Rock, aux manifestants. «Mais nous ne sommes pas vaincus. Nous n’allons pas être des victimes».