Contrôlée « corps et âme » par le fondateur d’une secte
AFP | La relation de Park Geun-Hye avec le mystérieux Choi Tae-Min, fondateur d’un mouvement aux allures de secte, avait débuté dans les années 1970: il lui avait envoyé des lettres lui racontant avoir vu en rêve sa mère défunte.
Il acquit une influence telle qu’une note diplomatique américaine publiée par Wikileaks avait témoigné de rumeurs selon lesquelles il «contrôlait totalement Mme Park, corps et âme».
À sa mort, en 1994, sa fille Choi Soon-Sil, une amie qui s’occupait déjà de la vie quotidienne de Mme Park, y compris de sa garde-robe, a endossé le rôle de son père.
COLLUSION
Mme Park est accusée de collusion avec Mme Choi, ellemême jugée pour avoir extorqué des millions de dollars aux grands groupes industriels. L’héritier de Samsung Lee Jae-Yong a lui aussi été placé en détention provisoire dans ce scandale à tiroirs.
Maintes fois, Mme Park a présenté, en larmes, ses excuses aux Sud-Coréens, se décrivant comme un être solitaire dont la seule faute était d’avoir fait trop confiance à une amie.
«Depuis que je suis entrée en fonctions, j’ai vécu une existence solitaire», avait-elle plaidé. Mme Choi «est restée à mon côté à mes heures les plus sombres. J’ai baissé la garde.»
RELATIONS TROUBLES
Mais ce scandale, qui a aussi mis en lumière les relations troubles entre pouvoir économique et politique, a jeté dans la rue des millions d’habitants, y compris parmi ses partisans, avant que la Cour constitutionnelle n’entérine sa destitution hier.
«Au lieu de l’intelligence de son père, de sa perspicacité et de sa détermination à développer l’économie, elle a hérité de ses pires traits de caractère, l’obsession du pouvoir [...] et son intolérance aux critiques», écrit Chun Yu-Ok, député et ancien allié de Mme Park dans de récentes mémoires. «Sa chute rappelle à tous les SudCoréens qu’il est temps de dire adieu à notre passé.»