Marine Le Pen a refusé une convocation du juge
PARIS | (AFP) La candidate d’extrême droite à la présidentielle française Marine Le Pen a refusé de se rendre hier à sa convocation chez un juge dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen, dénonçant une «opération politique».
Elle «était bien convoquée ce matin et n’est pas venue», a déclaré à l’AFP une source judiciaire.
La présidente du Front national (FN) avait fait savoir par avance qu’elle ne se rendrait à aucune convocation avant la fin des échéances électorales, en faisant valoir son immunité de députée européenne.
« JE SUIS VICTIME »
«Certains veulent instrumentaliser la justice pour interférer dans cette élection présidentielle, je ne participerai pas à cette instrumentalisation, les choses sont très claires», a déclaré Marine Le Pen sur une radio publique locale, après avoir déjà dénoncé une «cabale politique».
«Je suis, moi, victime d’une opération politique menée par le Parlement européen depuis plus de trois ans. J’ai demandé moi-même la désignation d’un juge d’instruction dans cette affaire il y a plus d’un an, elle a été refusée. Comme par hasard, cette agitation arrive à quelques jours de l’élection présidentielle», a-t-elle insisté.
EMPLOIS FICTIFS
À moins de cinquante jours du premier tour le 23 avril, Mme Le Pen était convoquée hier en vue d’une possible inculpation dans une enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants de son parti au Parlement européen.
Cette enquête a déjà abouti à deux inculpations: celle de la chef de cabinet de Mme Le Pen, Catherine Griset, mais aussi celle de Charles Hourcade, l’assistant parlementaire d’une députée FN au Parlement européen.
«Si l’immunité parlementaire existe, c’est précisément parce que les législateurs sont conscients que le pouvoir peut être amené à se servir de la justice pour tenter de gêner ou de persécuter un opposant politique», a plaidé la députée européenne.