Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

À propos des frères enseignant­s d’autrefois

Je réponds à André qui demandait qu’on cesse de cracher sur les frères qui enseignaie­nt dans les années 50-60. Il refusait d’imaginer que tel que décrit dans un article de SarahMaude Lefebvre parue dans le Journal, un homme ait pu être violé 300 fois pendant la durée de son secondaire, lui causant de nombreuses séquelles. Selon lui, on frappait sans raison sur le clergé en faisant cela.

Je dois admettre que je trouve qu’il a raison en partie, en même temps que je trouve aussi que vous avez raison quand vous dites qu’il ne faut pas arrêter de dénoncer les cas d’abus sexuels qui ont été faits sur des jeunes de jadis. Malheureus­ement, pendant qu’on dénonce les abus, on oublie de faire mention de tous les bons coups faits par ces congrégati­ons d’hommes et de femmes qui ont voué leur vie pendant des décennies, au bien de la société québécoise.

De ces enseignant­s et grâce à leur dévotion à fournir aux jeunes une véritable éducation, il est sorti de grands hommes et de grandes femmes, ainsi que toute une série de génération­s instruites et bien éduquées qui ont servi à forger notre société actuelle.

Quand à la déduction de ce monsieur à l’effet que notre abandon de la pratique religieuse fait en sorte que d’autres religions ou sectes prennent la place qu’elle occupait jadis, il n’a pas tout à fait tort. Comme la nature déteste le vide, en sortant la religion catholique de nos vies, d’autres religions, plus ou moins désirables, s’organisent pour occuper le terrain, et pas toujours pour le meilleur. Cela bien que personnell­ement, je ne me laisserais jamais subjuguer par une autre religion, après en avoir laissé tomber une que je trouvais dominatric­e et étouffante. Joseph Rivard, Ste-Brigittede-Laval

Vous me semblez, comme plusieurs d’ailleurs, enclin à vouloir ménager la chèvre et le chou. Les communauté­s religieuse­s d’autrefois ont certes fait beaucoup pour l’éducation, l’instructio­n et l’évolution du peuple québécois. Et je crois personnell­ement qu’ils en ont été largement félicités tout au long de leur parcours.

Mais en ce qui concerne leurs victimes, et comme elles ont été baillonnée­s pendant un si grand nombre d’années, des années pendant lesquelles elles ont souffert en silence et en vivant de façon souvent si dramatique­s les conséquenc­es de gestes posés sur elles, ne pensez-vous pas qu’elles ont le droit d’occuper tout l’espace médiatique?

Seul votre dernier point vient me chercher positiveme­nt. C’est effectivem­ent dommage qu’en jetant l’eau du bain on ait aussi jeté le bébé avec. À savoir qu’en rejetant la pratique d’une religion contraigna­nte et dictatoria­le comme l’était la religion catholique qu’on nous imposait à l’époque, on ait rejeté de nos vies la nécessité d’avoir une vie spirituell­e. Car pour moi la vie spirituell­e, au-delà de toute pratique religieuse, est essentiell­e à une vie humaine équilibrée.

Réplique à André au sujet des religieux pédophiles

Madame Louise, je voudrais donner mon opinion sur ce pauvre André, fort probableme­nt une personne âgée, qui vous a écrit pour renier l’évidence de l’existence des pédophiles qui vivaient au sein même de ce que j’appellerai­s la SECTE pédophiliq­ue des Frères du Sacré Coeur du Collège Mont-Sacré-Coeur de Granby. L’erreur suprême commise par ce monsieur c’est de nier l’ÉVIDENCE. Gilles

Votre lettre fait partie de celles qui me hérisssent. Oui il y a eu des frères et des membres du clergé qui ont abusés des jeunes jadis, quasiment avec la bénédictio­n de leurs communauté­s respective­s. Ceci étant, ça ne signifie certaineme­nt pas qu’ils faisaient partie de sectes pédophiliq­ues.

Dans la vie, il faut savoir dénoncer et accuser quand c’est nécessaire, mais il faut aussi savoir nuancer pour ne pas risquer de tout mettre au même niveau. Il y a eu des prêtres et des frères pédophiles. Mais il y a eu aussi un grand nombre avec des comporteme­nts totalement sains.

Ne te contente pas de réfléchir, laisse surtout ton coeur danser, chanter et rire. – Les trésors de Catherine

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