Une nouvelle relativement farfelue
Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, a annoncé son intention de revitaliser le Grand Nord en permettant la chasse au loup.
Afin de freiner le déclin du troupeau de caribous de la rivière aux Feuilles, qui, de 430 000 têtes en 2011, a chuté sous la barre des 200 000 en 2016, le MFFP a annoncé un moratoire à compter de 2018. Malheureusement, l’un des principaux moteurs économiques des régions nordiques touchées était la chasse. Afin de remédier à ce désastre financier pour ce territoire et pour les pourvoyeurs, le ministre a eu l’idée un peu loufoque de la chasse au loup. On peut affirmer sans se tromper que la prédation est l’une des causes de l’effondrement des populations de caribous, avec le surbroutage, les changements climatiques et les maladies. Au premier coup d’oeil, on a l’impression que cela aidera le cheptel à reprendre du poil de la bête. Il faut toutefois savoir et réaliser que, jusqu’à présent, la chasse au loup était exclusivement réservée aux peuples autochtones et qu’il faudra modifier la fameuse Convention de la Baie James pour permettre que d’autres s’y adonnent.
À l’époque, même si les forfaits étaient relativement chers, lorsqu’on chassait le caribou, on pouvait ramener une succulente venaison. Je ne connais pas beaucoup d’adeptes, mis à part quelques chasseurs de trophées, qui paieraient plus de 5000 $ pour aller prélever un loup dont on ne peut mettre que la peau en valeur, non la chair. On parlait aussi de chasse à l’ours noir. Imaginez... Même dans les régions du sud de la province, il ne s’agit pas d’une activité aussi populaire que la chasse aux cervidés.
L’annonce d’une chasse expérimentale comme celle du boeuf musqué, qui a été permise par le passé, aurait eu beaucoup plus de chances de plaire aux amateurs.
En ces temps difficiles en ce qui a trait à la popularité du MFFP, qui semble toujours enlever des droits acquis aux chasseurs et aux pêcheurs depuis sa création, je crois que le ministre Blanchette voulait simplement noyer le poisson. En fait, il aurait pu faire cette annonce n’importe quand au cours des prochaines semaines puisque ce projet ne sera pas réalisable avant bien des lustres. Il a plutôt choisi de présenter le tout en même temps que la conférence de presse de www.menes.quebec, qui avait convoqué plusieurs intervenants des médias, de la scène politique et du milieu de la pêche afin de faire connaître au gouvernement leur mécontentement à la suite de la nouvelle législation sur l’interdiction de pêcher avec des poissons appâts. Profitez-en pour signer les pétitions suivantes: https://www.assnat.qc.ca/ fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-6567/index.html et https://www.assnat.qc.ca/ fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-6499/index.html