Larry Walker un rôle d’instructeur qui lui plaît
L’ancien joueur des Expos aime s’impliquer avec l’équipe canadienne à la Classique mondiale
MIAMI | Larry Walker a pris sa retraite en 2005, mais le baseball reste une passion pour le puissant cogneur et ancienne vedette des Expos.
Walker a été l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la concession montréalaise. Un athlète complet, capable de tout accomplir avec brio sur un terrain de balle.
Il frappait avec puissance, il possédait un bras canon et il courait très bien sur les sentiers. En somme, c’était un joueur électrisant... que les Expos n’ont malheureusement pas su garder à Montréal en 1995.
Walker est aujourd’hui membre du personnel d’instructeurs de l’équipe canadienne à la Classique mondiale de baseball, qui se déroule à Miami.
PLAISIR RENOUVELÉ
Pour l’homme originaire de Maple Ridge, en Colombie-Britannique, c’est une belle façon de redonner à un sport qui l’a rendu riche et célèbre.
«J’ai porté les couleurs de l’équipe canadienne dans ma jeunesse et c’est agréable de revivre la même ambiance à l’âge de 50 ans. C’est bon de se sentir utile, de pouvoir transmettre ses connaissances aux plus jeunes», a raconté Walker au Journal de Montréal.
«Dans mon rôle d’instructeur responsable des frappeurs, je vis une pression bien différente de celle que je ressentais quand l’équipe comptait sur mon coup de bâton et sur mon bras pour gagner. Je peux donner des conseils à nos frappeurs, mais ce n’est pas moi qui m’élance à la plaque. Je ne contrôle pas tout.»
Walker est à l’aise dans son rôle avec l’équipe canadienne. Il en est déjà à sa huitième expérience sur la scène internationale.
«C’est toujours spécial de revêtir un uniforme avec le mot Canada inscrit sur la poitrine, a-t-il souligné. Ces garslà sont des passionnés. Jamais je n’oublierai la sensation que j’ai ressentie lorsque le Canada a remporté la médaille d’or aux Jeux panaméricains de 2015 en battant les Américains. J’aime regarder le film des célébrations tellement ça m’avait fait vivre des émotions fortes.»
Tu connais un bon nombre de joueurs dans l’équipe canadienne. Est-ce que cela te facilite le travail?
«J’en ai même affronté plusieurs! Je connais surtout les vétérans. C’est agréable de les côtoyer, de passer du bon temps avec eux. Je suis heureux de revoir des gars comme Éric Gagné et Ryan Dempster. Je m’ennuie du côté social du baseball. Je ne suis pas avec l’équipe canadienne pour qu’on parle de moi ou parce que j’aspire à une carrière d’entraîneur. J’aime le baseball, point. Les relations publiques, ça n’a jamais été mon fort. Vous savez sûrement que je n’ai jamais été bien à l’aise d’accorder des entrevues...»
Tu t’es retiré à l’âge de 38 ans. Aurais-tu aimé poursuivre ta carrière un an ou deux de plus?
«J’étais mal en point physiquement lorsque j’ai décidé de prendre ma retraite. Je souffrais d’une hernie discale au cou. J’aurais possiblement pu jouer un an ou deux de plus. Je n’ai jamais songé à un retour, même si le baseball me manque beaucoup par moments.»
Tu as déjà mentionné qu’une carrière d’instructeur à temps plein ne t’intéresse pas, mais tu aimes pourtant travailler individuellement avec des jeunes joueurs canadiens. Pourquoi?
«J’avais donné un bon coup de main à Justin Morneau avant ses débuts dans les majeures et il a connu une très belle carrière, qui n’est d’ailleurs pas terminée. Ça m’apporte une satisfaction bien particulière, sauf que je ne serais pas prêt à m’engager sur une base régulière. Je suis toujours prêt à aider un jeune, si le temps me le permet. J’ai une famille qui me tient pas mal occupé et j’ai aussi plusieurs loisirs que j’aime pratiquer, comme la pêche, le golf, le soccer et les grosses quilles.»
Tu as été l’un des meilleurs joueurs canadiens de l’histoire du baseball et pourtant, n’est-ce pas au hockey que tu rêvais de faire carrière lorsque tu étais adolescent?
«À 16 ans, j’ai obtenu des essais avec quelques formations de calibre junior, mais j’ai vite constaté que mes chances de percer dans la LNH étaient minces. Je me suis alors tourné vers le baseball. En 1984, je me suis retrouvé avec l’équipe canadienne et j’ai pris part à un premier tournoi international en Saskatchewan. C’est au cours de cette compétition que j’ai capté l’attention de Jim Fanning, des Expos.»
Quelles ont été les meilleures formations pour lesquelles tu as eu l’occasion de jouer?
«Il va sans dire que les Expos de 1994 étaient difficiles à battre. Nous
avions tellement de talent. Dommage que cette foutue grève soit venue tout gâcher. Ça ne pouvait pas plus mal tomber pour la concession. Et il y a aussi les Cardinals, avec lesquels j’ai pu vivre l’expérience de participer à la Série mondiale en 2004, qu’on a malheureusement perdue contre les Red Sox.»
Pour revenir à la saison 1994, tout allait si bien pour toi. Tu présentais une moyenne de ,322 avec 86 points produits après 103 matchs. T’arrive-t-il encore de penser à cette saison inachevée?
«J’aurais tellement souhaité remporter la Série mondiale avec les Expos. Ç’aurait été magique. Il régnait une si belle ferveur à Montréal. Les Expos de 1994 ne souffraient d’aucun complexe. Chaque fois qu’on sautait sur le terrain, on avait l’impression qu’on pouvait remporter la victoire. C’était un sentiment particulier. Nous étions jeunes, talentueux et arrogants. Une belle époque.»
Tu as frappé 2160 coups sûrs dans les majeures, tu as été choisi le joueur le plus utile à son équipe dans la Ligue nationale en 1997 avec une récolte de 49 circuits et de 130 points produits avec les Rockies. Pourtant, les journalistes continuent de te bouder au scrutin servant à déterminer les nouveaux élus au Temple de la renommée. En ressens-tu beaucoup de frustration?
«C’est décevant, mais ça ne m’empêche pas de dormir. C’est la vie. Chaque journaliste a ses propres raisons pour ne pas vouloir voter pour moi. Je n’ai obtenu que 21,9 % des votes à ma septième année d’admissibilité. Je ne m’attends donc pas à être élu. Ça ne m’empêche pas d’être fier de ce que j’ai accompli durant les 17 saisons passées dans les majeures. On me reproche d’avoir profité de conditions favorables au Coors Field, mais je n’ai pas joué de façon différente parce que j’étais à Denver. Les nombreuses blessures subies durant ma carrière m’ont empêché de récolter davantage de coups sûrs et de points produits. Je me réjouis, par ailleurs, de voir que Tim Raines a finalement été admis à sa 10e et dernière année d’admissibilité. Ça aurait dû se produire bien avant. Il a été un grand joueur.»
Tu es venu faire un tour au Stade olympique en 2014. Que penses-tu des efforts que fait le groupe Projet Baseball Montréal pour faire revivre les Expos?
«Ce serait génial si ça pouvait fonctionner. Avec un beau stade de baseball dans un centre-ville fébrile comme celui de Montréal, je crois que ce serait un succès. J’ai bien apprécié ma visite, il y a trois ans. On m’a de nouveau invité à assister aux matchs entre les Blue Jays et les Pirates cette année, mais j’avais déjà des engagements sur le plan familial.»
Tu as joué au hockey dans la même équipe que Cam Neely dans les rangs mineurs à Maple Ridge, agissant comme gardien de but. Aimes-tu encore regarder des matchs à la télévision?
«Je jette un coup d’oeil à l’occasion sur le rendement des équipes canadiennes. J’ai toujours été un partisan des Canucks, ayant grandi à Vancouver, mais il est difficile de suivre leurs matchs quand on réside sur la côte Est, en raison du décalage horaire. Lorsque la télédiffusion des matchs des Canucks commence, je suis déjà étendu dans mon lit prêt à dormir!»