Le dimanche des mères
LE ROMAN DE LA SEMAINE
Racontée par une très vieille femme qui a tour à tour été domestique, libraire et écrivaine, cette élégante histoire d’amour se déroulant dans l’entre-deux-guerres a réussi à me toucher en plein coeur.
Au début du 20e siècle, même si elle était déjà sur son déclin, il existait une tradition appelée «le dimanche des mères». Et en ce dimanche des mères, les aristocrates britanniques devaient accorder un jour de congé à leurs domestiques afin que ces derniers puissent retourner chez eux et passer un peu de temps auprès de leur génitrice.
Ayant grandi dans un orphelinat avant de devenir, en 1917, la femme de chambre des Niven, la jeune Jane Fairchild n’a donc aucune mère à qui rendre visite pendant que ses maîtres, privés de cuisinière durant une grande partie de la journée, iront déjeuner dans l’un des bourgs du Berkshire. Ce qui explique pourquoi elle ira plutôt rejoindre Paul Sheringham, le fils de la très riche famille voisine avec lequel elle entretient secrètement une relation passionnelle depuis sept ans.
Ce jour-là, pour la toute première fois, ils ne feront donc pas l’amour derrière un buisson ou dans un quelconque coin sombre, mais dans la vaste chambre lumineuse de Paul, domestiques et schnoques – c’est ainsi que Paul surnomme ses parents! – ne devant revenir qu’en fin d’après-midi. Autrement dit, ils ont la maison à eux et tous deux savent déjà que plus jamais ils ne pourront revivre pareille expérience: dans moins de deux semaines, Paul doit en effet épouser une femme extrêmement fortunée…
Près de 60 ans plus tard, alors qu’elle n’est plus qu’une très vieille romancière toujours prête à jongler avec les mots, Jane parviendra ainsi à nous bouleverser en dévoilant comment ce magnifique dimanche de mars 1924 a complètement changé sa vie.