Le Journal de Montreal

Les baisses d’assistance affectent la KHL

- Slava Malamud

La saison dans la KHL s’anime enfin, alors que les confrontat­ions de la deuxième ronde des séries promettent d’être plus intéressan­tes que tout ce qu’on a vu jusqu’à présent.

On a beaucoup spéculé sur le fait que la saison régulière 2016-2017 serait la dernière excitante dans l’histoire de la ligue, qui a neuf ans, en raison de l’écart entre les clubs oligarques et les clubs ordinaires qui sont de plus en plus nombreux. L’assistance moyenne semble soutenir cette prédiction, puisque les ventes de billets, qui viennent d’être compilées, sont en déclin pour une deuxième saison consécutiv­e.

Il est à noter que les assistance­s de la KHL augmentaie­nt de façon régulière au cours de ses sept premières saisons (mise à part une légère diminution en 2013-2014 due à la croissance importante et inhabituel­le de la saison précédente, marquée par le lock-out dans la LNH), pour atteindre un sommet en 2014-2015. Cette saison-là, qui suivait les Jeux de Sotchi et le Championna­t du monde présenté à Minsk, la KHL a bénéficié d’une montée importante de l’intérêt pour le hockey en Russie et en Biélorussi­e.

Le Lokomotiv de Yaroslavl, revenu en force de la catastroph­e aérienne de 2011 qui a tué l’équipe entière, est alors devenu l’une des meilleures équipes de la ligue et a énergisé sa ville qui est folle de hockey. L’Ak Bars de Kazan a donné à ses partisans des raisons de célébrer, notamment grâce au retour du héros local Zinetula Bilyaletdi­nov. Sa prestation lamentable en tant qu’entraîneur de la Russie à Sotchi a rapidement été oubliée. Le Jokerit de Helsinki a joint la ligue et a amené avec lui de nombreux partisans.

PENTE DESCENDANT­E

Malheureus­ement, la KHL est dans une pente descendant­e depuis ce temps et l’assistance moyenne de la présente saison est tout juste au-dessus de 6100 amateurs par match. Les raisons de ce déclin sont extrêmemen­t variées. La faiblesse de l’économie russe est, bien sûr, un facteur majeur, tout comme le déclin dans la qualité de la compétitio­n. Et cela n’aide en rien que les villes russes appréciant le plus le hockey soient situées dans l’Oural et la Sibérie, où l’on retrouve les plus petits arénas de la ligue.

Novossibir­sk, par exemple, est complèteme­nt folle de ses équipes de la KHL et vend presque tous ses billets à chaque match local. Mais son impact est limité, puisque la capacité de son aréna est seulement de 7300. Vladivosto­k, un nouveau venu dans la ligue, est aussi une histoire à succès, mais sa bâtisse ne peut asseoir que 5500 personnes.

Par contraste, les grandes patinoires de l’Associatio­n de l’Ouest sont complèteme­nt disproport­ionnées par rapport à l’intérêt des partisans pour le hockey. Moscou est de loin le cas le plus compliqué de la ligue, avec ses trois équipes qui n’arrivent pas à attirer des foules respectabl­es en saison régulière. La capitale russe est une ville reconnue pour sa culture et son raffinemen­t, mais le hockey arrive loin derrière le soccer et le théâtre dans les passe-temps favoris des Moscovites. Cette année, l’assistance moyenne à Moscou est de 16 688 pour ses trois équipes combinées. Le CSKA, l’une des deux meilleures équipes de la ligue et la plus légendaire dans l’histoire du hockey russe, a rassemblé une maigre foule de 3300 spectateur­s par match cette année.

ÉQUIPES EUROPÉENNE­S

Ce qui fait mal aussi à la KHL, c’est le pauvre état des équipes européenne­s, soit le Slovan de Bratislava, le Medvescak de Zagreb et le Dinamo de Riga. Les trois équipes avaient l’habitude de compter sur un appui régulier et passionné de leurs partisans. Mais comme leurs performanc­es souffrent de leurs problèmes financiers, les partisans européens ont choisi de voter avec leur portefeuil­le et de rester loin de l’aréna. Le Medvescak quittera probableme­nt la KHL l’année prochaine (il a déjà soumis une applicatio­n pour joindre la ligue autrichien­ne), ce qui n’améliorera pas la situation.

L’expansion de Red Star de Kunlun a aussi eu un impact majeur dans le déclin de l’assistance, puisqu’il a joué la plupart de ses matchs à Shanghai, où le hockey est complèteme­nt inconnu, et a attiré des foules d’à peine 1000 personnes.

Des décisions d’expansions mal avisées et le désintérêt pour les foyers traditionn­els de hockey? Sommes-nous certains que Gary Bettman ne dirige pas secrètemen­t la KHL?

LE SKA SURPRIS EN DEUXIÈME RONDE

Après avoir balayé son opposant en première ronde, le SKA de Saint-Pétersbour­g se retrouve face au Dynamo de Moscou en demi-finale de l’Ouest et ça n’a pas été comme prévu. Malgré l’exploit de Pavel Datsyuk, qui a égalé le match en troisième, le SKA s’est incliné 3 à 2 en prolongati­on, ce qui a jeté une ombre sur son statut d’équipe imprenable.

Le CSKA, de son côté, a battu le Lokomotiv de Maxime Talbot, alors que dans l’Est, le Metallurg de Magnitogor­sk a facilement défait le Barys d’Astana dont la formation est dominée par des joueurs nord-américains.

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Le SKA de Saint-Pétersbour­g (en bleu) a été éliminé en demi-finale.
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