4000 km à vélo pour aider les déficients intellectuels
Elle va rouler à travers six pays d’Europe
QUÉBEC | Une femme de 24 ans parcourra 4000 km à vélo à travers six pays d’Europe l’été prochain pour amasser des fonds pour l’organisme l’Arche l’Étoile de Québec, qui propose des milieux de vie aux personnes atteintes de déficience intellectuelle.
Le bonheur d’Élise, 30 ans, qui vit dans un des quatre foyers de l’organisme l’Arche l’Étoile à Québec, est si important aux yeux de sa soeur Justine que cette dernière se lance dans une grande levée de fond pour l’organisme.
L’été prochain, elle pédalera 4000 km à travers la France, les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse, l’Espagne et le Luxembourg pour amasser des dons. Elle souhaite atteindre les 50 000$ pendant les quatre mois de son périple.
«L’organisme a beaucoup de défis financiers, comme des véhicules adaptés à changer, de l’équipement spécialisé à installer. Il y a beaucoup de choses à faire, mais tout dépend des budgets et ils n’ont pas les fonds nécessaires pour se permettre tout ça», dit Justine.
VISITER 10 AUTRES FOYERS
À travers son voyage, elle visitera 10 autres foyers de l’Arche en Europe, et compte bien rapporter le meilleur de ses apprentissages pour améliorer les centres de Québec.
L’organisme opère actuellement quatre maisons qui hébergent chacune cinq usagers à Québec, en plus d’un centre de jour, qui accueille une quinzaine.
Élise Robichaud se sent bien depuis qu’elle vit dans un des cinq foyers de l’Arche l’Étoile. Elle a de l’autonomie et des tâches au Centre de Réadaptation en Déficience Intellectuel (CRDI).
«J’ai trouvé ma place. Je suis heureuse», dit-elle.
Lorsqu’elle était plus jeune, Justine Robichaud ne voyait pas vraiment la différence de sa soeur, atteinte de déficience intellectuelle après avoir manqué d’oxygène à la naissance.
«Élise, c’est ma soeur, avec ses forces et ses faiblesses. Toute mon enfance, je me le faisais plus dire par les autres que moimême je constatais qu’elle avait une déficience intellectuelle», raconte-t-elle.
OLYMPIQUES SPÉCIAUX
Quand Justine est allée voir sa soeur performer aux Olympiques spéciaux de Vancouver en athlétisme en 2014, il y a eu une sorte de déclic.
«Je trouvais les participants tellement authentiques. Je n’arrêtais pas de pleurer les quatre jours que j’étais là», dit-elle.
Justine Robichaud croit que les déficients intellectuels la ramènent loin de la société de consommation.
«C’est toujours la performance sociale, la performance académique… On est tellement dans une société où on nous demande d’être parfait à tous les niveaux. De voir une personne qui est l’antithèse de ça, ça fait du bien», dit Justine Robichaud.