Prequisition au Syndicat des chauffeurs de la STL
Enquête en cours pour fraude entre 2004 et 2015
Une affaire de fraude est au coeur de la perquisition menée hier au Syndicat des chauffeurs de la Société de transport de Laval (STL), a confirmé la police de Laval.
«Cela ne concerne pas l’administration présente, mais plutôt la période de 2004 à 2015», a indiqué François Joly, président du Syndicat, affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Hier, les policiers sont arrivés à 8h30 au siège social de STL, où se trouvent aussi les bureaux du syndicat, et n’ont quitté les lieux qu’en soirée. «Je ne suis pas vraiment surpris», a ajouté M. Joly, rappelant que des vérifications comptables avaient déjà été réalisées.
DOUBLE RÉMUNÉRATION ?
Dans un rapport d’audit de 2015 et commandé par le syndicat, il était écrit que «le président du Syndicat en tant que membre du bureau du secteur transport du SCFP […] était payé en double […] une façon de fonctionner instaurée en 2011 suite à une décision du comité exécutif», lit-on dans le rapport qui recommandait qu’«aucun officier ne devrait être payée en double».
Joint par téléphone, Richard Ouimet, ex-président du syndicat des chauffeurs de la STL de 2004 à 2015, rétorque ne rien avoir à se reprocher. «Je ne sais ce que la police cherche, si elle cherche de la fraude, elle n’en trouvera pas, le syndicat a été mené comme il faut.»
En 2015, le SCFP avait mis l’unité sous tutelle, «une tutelle toujours en vigueur», a rappelé M. Joly.
INTIMIDATION
Parallèlement, toujours en 2015, la STL avait même suspendu temporairement une demi-douzaine d’employés pour intimidation ou harcèlement.
Dans une vidéo obtenue par TVA Nouvelles datant de cette période, M. Ouimet avait été filmé en train de menacer verbalement un autre employé. «Je vais te câlisser mon poing sur la gueule. Envoyes, vienst’en, viens-t’en», pouvait-on l’entendre dire.
Par la suite, des accusations criminelles ont été déposées contre l’ancien président dont la cause sera entendue la semaine prochaine. L’an dernier, M. Ouimet dénonçait dans Le Journal un climat de peur envers les chauffeurs qui voulaient s’associer à la CSN.
Le SCFP et la STL ont préféré ne pas commenter l’enquête en cours. «On est satisfait du climat de travail qui règne présentement, on a pris certaines mesures quand c’était nécessaire et ça a porté fruit», a indiqué Daniel Boismenu, responsable des communications à la STL, selon qui aucune mesure disciplinaire n’a été prise depuis 2015.