Le décret migratoire de retour devant les juges
Audiences aujourd’hui dans deux cours fédérales
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump affirme que son nouveau décret anti-immigration est inattaquable sur le plan juridique: on devrait bientôt savoir s’il a raison, avec les premières audiences prévues aujourd’hui devant des magistrats saisis par une demi-douzaine d’États et des ONG.
«Rendez-vous au tribunal», avait tweeté le président républicain, irrité par la suspension le 3 février de son premier décret migratoire.
Il faut croire qu’il a été entendu, vu la multiplication de plaintes concernant cette mesure radicale et sa version amendée, qui doit entrer en application demain. Le texte interdit l’entrée aux États-Unis aux voyageurs de six pays musulmans, contre sept dans sa version précédente.
TEXTE «VITAL»
Deux cours fédérales, à Hawaï et dans le Maryland, ont annoncé des audiences aujourd’hui sur cette mesure qui s’est imposée comme la plus controversée du début de mandat de M. Trump.
Ces derniers jours, le président et ses principaux ministres - Rex Tillerson (Affaires étrangères), Jeff Sessions (Justice), John Kelly (Sécurité intérieure) ont défendu un texte «vital» pour la sécurité nationale, face à des menaces ne cessant selon eux d’évoluer.
Mais les opposants au décret ne sont pas convaincus de cette urgence et affirment que la nouvelle mouture continue de viser de façon discriminatoire les musulmans.
CONSÉQUENCES APPRÉHENDÉES
Selon ses détracteurs, le nouveau texte, même s’il exempte les détenteurs de visas et de «cartes vertes», aura des conséquences très négatives sur les secteurs de l’éducation et des affaires, notamment pour les sociétés des nouvelles technologies.
La deuxième bataille judiciaire se développe donc sur plusieurs fronts, notamment sur la façade Pacifique du pays, bastion démocrate.
L’État de Washington, joint par cinq autres États, a saisi lundi un juge de Seattle qui avait bloqué le premier décret migratoire.
Les plaignants espèrent obtenir une suspension similaire pour le deuxième décret.