Le Journal de Montreal

L’autre tragicoméd­ie

- CLAUDE VILLENEUVE Blogueur des Spin Doctors Ex-rédacteur de discours de Pauline Marois claude.villeneuve@quebecorme­dia.com @vclaude

Vous, amateurs de politique, vous êtes passionnés devant l’élection présidenti­elle américaine et la tragicoméd­ie qui s’en suit depuis?

Et bien, tournez maintenant votre regard vers la France, amis lecteurs. Vous vous régalerez avec « La Disgrâce des élites 2: rififi aux Pays des Lumières ».

ÉCARTÉS, COINCÉ, INCULPÉ

À cinq semaines du premier tour de l’élection présidenti­elle, le paysage ne ressemble à rien de ce qu’a connu la Cinquième République. Les candidats des deux plus grandes familles politiques paraissent déjà écartés.

Le socialiste assumé Benoît Hamon est coincé entre la gauche dure de JeanLuc Mélanchon et le centrisme de l’ancien ministre Emmanuel Macron. Luimême déchiré entre cette voie émergente et son propre parti, l’ex-premier ministre et candidat déçu Manuel Valls n’en appuie aucun.

À droite, ça ne va guère mieux. François Fillon, favori il y a peu, vient d’être inculpé pour recel, le tout à quatre jours de la date finale de dépôt des parrainage­s. Il ne sera pas remplacé.

SECOND TOUR

À ce stade, tout indique que le second tour du 7 mai se déroulera entre Marine Le Pen du Front national et Emmanuel Macron. Celui-ci est décrit comme l’héritier du président François Hollande, pourtant disqualifi­é depuis longtemps.

Caracolant dans les sondages, la bonne étoile de ce libéral tant social qu’économique —ce qui déplaît à la droite d’une part et à la gauche d’autre part — se maintiendr­a-t-elle jusqu’à la fin?

Tout dépend de l’appui que recueiller­a une autre option, celle de l’abstention. Elle pourrait ouvrir les portes de l’Élysée au Front national, dans un contexte où un Français sur deux ignore s’il ira voter.

Dans les démocratie­s contempora­ines, l’enjeu électoral revient moins à se demander qui les gens appuient qu’à savoir qui parmi eux se présentera aux urnes.

Vraiment, on risque de bien s’amuser ce printemps. En se rappelant toutefois que ce n’est pas toujours parce qu’on rit que c’est drôle.

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