Martine au pays des merveilles
C’était écrit dans le ciel. Le couronnement de Martine Ouellet à la tête du Bloc québécois est maintenant officiel. Félix Pinel, le seul autre candidat à la chefferie, s’étant désisté.
Les dix députés du Bloc auront enfin une chef permanente. Le problème est qu’elle n’entend pas l’être à temps plein. Convaincue qu’elle pourra tout faire ou presque, les voyages de Mme Ouellet dans les capitales fédérale et québécoise ne tiendront tout simplement pas la route.
D’UNE CAPITALE À L’AUTRE
L’ex-députée péquiste se dit néanmoins capable de siéger à la fois comme élue indépendante à l’Assemblée nationale, députée de Vachon et chef du Bloc également présente à la Chambre des communes.
Or, à moins de se faire cloner ou téléporter, le choix de Mme Ouellet condamne son comté, l’Assemblée nationale et le Bloc à des présences nécessairement à temps partiel.
Sur le plan politique, siéger à un palier de gouvernement tout en dirigeant un parti politique d’un autre palier risque fort de mécontenter tout le monde. Sauf, semble-t-il, Mme Ouellet.
VULNÉRABLE
Sur le plan éthique, elle sera encore plus vulnérable. Les questions fuseront à répétition sur la provenance québécoise de son salaire de députée qui, on ne s’en sort pas, lui servira aussi en partie à diriger le Bloc.
On a beau examiner cette histoire sous toutes ses coutures, la seule conclusion possible est qu’elle échappe à l’entendement. Le Bloc a les moyens de payer un salaire décent à Mme Ouellet. Il préférerait sûrement le faire au lieu d’hériter d’une chef itinérante entre deux capitales.
À première vue, l’entêtement de Mme Ouellet à vouloir épargner aux contribuables les coûts d’une élection partielle au Québec l’honore. La réalité est toutefois plus complexe. Gouverner, c’est choisir. Idem quand on dirige un parti politique. Une mission noble, mais dont la définition de tâches commande un investissement personnel à temps plein.