La surexposition de GND
Certains commentateurs politiques déplorent l’importance du traitement accordé au futur candidat de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, dans les médias et critiquent plus particulièrement Radio-Canada. En entrevue avec Dominic Maurais, ce dernier me demandait si les médias faisaient bien leur travail en focalisant autant sur le nouveau politicien en herbe.
DEUX POIDS, DEUX MESURES
Aujourd’hui, une faction de la gent médiatique s’offusque, mais elle semble oublier que François Legault a joui d’un poids médiatique aussi élevé chez des médias concurrents au télédiffuseur national lors de la création de la CAQ. L’air offensé des uns par rapport au traitement médiatique des autres sur un sujet de désaccord met en lumière le caractère subjectif de l’information. Rappelons-nous l’idée maîtresse de McLuhan «le média est le message».
Les ressources journalistiques et les entreprises de communication sont habitées par des convictions dont elles peuvent difficilement faire abstraction. Leur obligation d’exposer les faits avec rigueur s’impose, mais l’interprétation qu’elles en font est forcément colorée par ces convictions. C’est pourquoi il est plutôt saugrenu d’accuser un média concurrent d’un traitement complaisant lorsqu’il y a divergence dans l’appréciation des faits. Il y a encore moins de raison de leur prêter des intentions complices à la turpitude estimée par son baromètre personnel.
ENTRE COMPLOT ET CONTRIBUTION
Ce faux débat met toutefois en lumière l’importance de multiplier les sources d’information pour une saine démocratie et conforte les médias qui optent pour la diversité d’opinions dans leurs pages.
Je ne suis ni fan de Gabriel NadeauDubois, ni membre de Québec solidaire. Il serait facile de glisser vers la théorie du complot et d’évoquer que le télédiffuseur national, qui a pour mission de promouvoir l’identité canadienne, s’efforce d’accroître les obstacles chez les souverainistes. Je préfère croire que le diffuseur public prête ses moyens à des organisations qui en ont moins afin d’assurer un certain équilibre dans le débat d’idées.