Un suspense bien ficelé
La série télé Victor Lessard remplit ses promesses
Après Karl & Max et Blue Moon, le Club illico vient de pondre sa meilleure série : Victor Lessard. En cette journée de tempête, nous songeons sérieusement à prendre congé pour dévorer ce «psychothriller» en entier.
Dévoilés aux journalistes hier matin au Cineplex Forum à Montréal, les deux premiers épisodes donnent effectivement envie de rester au lit et d’engloutir les huit autres en rafale tellement le suspense est irrésistible. Certes, les conditions de visionnement étaient optimales: écran géant, salle insonorisée, fauteuils moelleux, etc. Mais Victor Lessard est tellement bien jouée, écrite et réalisée que même une projection en plein air nous aurait conquis… entre deux chutes de neige et trois bourrasques de vent.
OUVERTURE SANGLANTE
Adaptation du polar à succès Je me souviens de Martin Michaud (qui signe le scénario avec Frédéric Ouellet et Michelle Allen), la série débute de manière brutale. On assiste, impuissant, au meurtre d’une femme prisonnière d’un instrument de torture du Moyen Âge. Rappelant la saga d’horreur Saw, cette scène sanglante et franchement difficile à regarder laisse présager un tueur sadique, calculateur et empreint d’une effroyable soif de vengeance.
DUO GAGNANT
Dans le rôle-titre, Patrice Robitaille incarne à merveille le sergent-détective troublé qui tente de reprendre le dessus après ce qu’on devine être une mission qui s’est mal terminée. Sans forcer la note, l’acteur dégage suffisamment de charisme pour capter et conserver notre attention. À ses côtés, Julie Le Breton sert de parfait contrepoids. Malgré son mauvais caractère, sa Jacinthe Taillon s’avère drôle et attachante. L’actrice, qui n’a pas hésité à s’enlaidir pour l’aventure, mord à pleines dents dans chacune des répliques de l’enquêtrice, aussi politiquement incorrectes soient-elles.
Robitaille et Le Breton forment un duo gagnant à l’écran. Souhaitons que leur indéniable chimie perdure plusieurs saisons. (Une deuxième est déjà «en développement», confirme Club illico.)
Outre la réalisation léchée de Patrice Sauvé, qui réussit à créer un univers de BD pour adultes, la magnifique direction photo de Jonathan Décosse participe également au succès de Victor Lessard. Jamais Montréal la nuit n’a paru aussi belle et terrifiante en même temps.