Prisonniers de l’aéroport, ils se fabriquent des lits
Forcés de dormir au sol puisque leurs vols ont été annulés à cause du blizzard
Plusieurs passagers coincés à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau hier à cause de la tempête ont fait preuve d’originalité pour rester confortables.
«On a pris tout ce qu’on pouvait pour se fabriquer des lits», explique Leslie Anchling, qui est arrivée à Montréal vers 16 h mardi. Mme Anchling s’est construit un lit de fortune avec un pèse-bagages, des bacs de plastique et une boîte en carton (voir la photo).
«Avec la lumière, le bruit et les gens qui se déplacent, la nuit a été courte», confie la femme originaire de France.
Au total, 150 vols ont été annulés hier et la plupart des 400 autres vols de la journée cumulaient des retards. Mardi, 200 vols avaient été retirés des plans de vol.
Mme Anchling ne devait faire qu’escale en direction de Marseille, mais, comme des centaines de passagers, elle est restée prisonnière à l’aéroport de Montréal.
DORTOIR IMPROVISÉ
Son vol a été reporté deux fois avant d’être officiellement annulé tard mardi. Elle a finalement pu prendre l’avion hier à 18 h, soit plus de 24 heures après son arrivée à l’aéroport.
Les couloirs de l'aéroport se sont transformés en un dortoir improvisé pendant une bonne partie de la journée, hier.
À l’étage des arrivées, 19 élèves d’une école secondaire de Vancouver ont tenté
« ON A PRIS TOUT CE QU’ON POUVAIT POUR SE FABRIQUER DES LITS » – Leslie Anchling, qui ne devait faire qu’escale en direction de Marseille
de trouver le sommeil, étendus directement sur le sol.
«Ce n'est pas confortable, alors on bouge beaucoup. La plupart d'entre nous n'ont réussi à dormir que 15 minutes», a raconté Sydney Chapman, l’une des étudiantes.
Le groupe devait se rendre en Roumanie hier pour un voyage humanitaire. Le vol accusait un jour de retard et devait décoller à 21 h hier.
PELLETER AVANT DE FUIR
Même ceux qui ont voulu fuir l’hiver ont eu affaire avec la tempête.
«On n’y aura pas totalement échappé. J’ai pelleté trois fois avant de partir de chez moi», raconte Marco Brunet, qui s’envolait avec sa famille vers Cancún. Leur vol a également été reporté de quelques heures, ce qui leur fera perdre une journée au soleil.
«On devait arriver là-bas à 11 h. Finalement, on va y être pour 23 h. C’est une journée d’hébergement à 1000 $ dans le vide», résume M. Brunet.
AU RALENTI
La situation à l’aéroport risque d’être au ralenti pour les prochains jours, prévient l’administration. La plupart des vols touchés sont ceux du nord-est des États-Unis, ainsi que les vols locaux de l’est du Québec.
«C’est une situation exceptionnelle. On n’a pas vu ça depuis au moins 10 ans. Il y aura un effet domino avec tous les vols qui ont été annulés et qui devront être reprogrammés», a livré en guise d’explications Stéphanie Lepage, porte-parole d’Aéroport de Montréal.