Lessard aurait dû se déplacer, selon Gaudreault
QUÉBEC | Laurent Lessard avait le devoir de se déplacer à Montréal devant l’ampleur de la situation sur l’autoroute 13, considère l’ex-ministre des Transports, Sylvain Gaudreault.
Même si 300 véhicules et leurs occupants venaient de passer la nuit coincés dans la neige sur l’autoroute 13 Sud, dans l’ouest de Montréal, M. Lessard est plutôt rentré au bureau comme à l’habitude, mercredi matin, avant de traverser la rue pour se rendre à l’Assemblée nationale.
«C’est inqualifiable», a déploré M. Gaudreault, dans une entrevue exclusive avec notre Bureau parlementaire.
AUX PREMIÈRES LOGES
«Est-ce que ça aurait été pratique que Laurent Lessard soit sur la 13 avec une pelle? Non», a précisé d’entrée de jeu le député de Jonquière.
Mais en pareilles circonstances, «il faut que le ministre [des Transports] soit vraiment aux premières loges, qu’il soit habité de cette situation d’urgence. Il faut qu’il se déplace. Il faut qu’il aille voir», a insisté M. Gaudreault.
Celui qui, au sein du gouvernement Marois, occupait la même chaise que M. Lessard a rappelé qu’il avait été beaucoup plus prompt à intervenir, notamment après l’apparition de fissures majeures sur le pont Champlain, à l’automne 2013.
Aussitôt informé que le pont le plus achalandé du Canada risquait d’être fermé, le député de Jonquière avait pris le premier avion disponible à Bagotville pour se rendre dans la métropole afin de faire le point avec les différents intervenants concernés, dont les maires de Montréal, Longueuil et Brossard.
Autre pont, même réaction, cette fois à Saguenay, en décembre de la même année, lorsqu’un incendie avait entraîné la fermeture du pont Dubuc.
Sur la route, dans le parc des Laurentides, il s’était empressé de contacter le maire Jean Tremblay. «Je le sentais complètement désorganisé», se souvient le député péquiste. Des points de presse avec tous les intervenants s’étaient ensuite multipliés.
RASSURER LA POPULATION
«J’ai toujours cru que c’est le ministre qui doit rassurer la population», a dit M. Gaudreault.
En somme, l’ex-ministre péquiste se désole de constater que pour le gouvernement Couillard, «la responsabilité ministérielle ne veut plus rien dire».