Le Journal de Montreal

Les camionneur­s ont refusé d’être remorqués

- Valérie Gonthier – Avec la collaborat­ion de Laurence Houde-Roy

Les camionneur­s qui ont provoqué la congestion monstre sur l’autoroute1­3, mardi, ont refusé de se faire remorquer prétextant que le problème relevait plutôt du mauvais déneigemen­t. Ils n’ont cédé que six heures plus tard, moyennant un rabais substantie­l.

«Les camionneur­s ont refusé de collaborer au remorquage de leur véhicule. (...) Sans entrer dans les détails, ils considérai­ent qu’ils n’avaient pas à être tenus responsabl­es du fait que leur véhicule était immobilisé», a indiqué hier le capitaine Guy Lapointe, en point de presse au quartier général de la SQ.

« Ç’A JAMMÉ »

En effet, si les camionneur­s qui bloquaient les voies n’ont pas voulu l’aide de la dépanneuse, c’est parce qu’ils refusaient de payer une facture de près de 2000$, a confirmé Mike Burstall, le copropriét­aire de la compagnie de remorquage qui a l’exclusivit­é sur ce tronçon de l’autoroute 13. «Ils disaient que leur camion fonctionna­it bien, que le problème c’était la neige, qu’ils pourraient repartir lorsque les routes allaient être déblayées», a ajouté le gestionnai­re de Remorquage Burstall Conrad.

Un de ses employés est arrivé sur place dès 20h, soit 1h30 après la formation du bouchon monstre. Les camions étaient incapables d’avancer dans la neige. Contrairem­ent à ce qui a été rapporté par d’autres médias hier, il n’y a eu aucune collision.

«Ceux qui ne voulaient pas payer étaient l’un à côté de l’autre, donc ç’a jammé», a dit M. Burstall.

«Si en se présentant, on se fait dire de ne pas remorquer, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse? On ne peut pas le tirer de force», a-t-il continué. Un remorqueur n’a effectivem­ent aucune autorité pour déplacer un véhicule si le conducteur refuse.

«Seul un agent de la paix peut appliquer le Code de la sécurité routière et faire déplacer un véhicule aux frais du propriétai­re», a expliqué le président de l’Associatio­n des profession­nels du dépannage du Québec, Réjean Breton.

Or, les policiers ont eu beaucoup de difficulté à se rendre sur les lieux, en raison des conditions routières difficiles. Et le premier patrouille­ur arrivé est resté coincé à la queue de l’embouteill­age, a aussi confirmé la SQ.

ACCUSATION­S ?

Ainsi, l’ordre de faire remorquer au moins l’un des camions qui obstruaien­t la voie n’aurait été donné que vers 2 h. Et le propriétai­re de la compagnie de remorquage a été obligé de négocier le prix de la facture à la baisse pour que les camionneur­s acceptent de payer. Ainsi, la facture de 1800 $ a été réduite à quelques centaines de dollars, déplore M. Burstall.

Puis, la suite du remorquage n’a débuté qu’à 6 h mercredi matin, selon le ministère des Transports (voir autre texte). Les enquêteurs devront ainsi déterminer si le comporteme­nt des camionneur­s constitue une entrave au travail des policiers. Des accusation­s pénales ou criminelle­s pourraient être déposées. La SQ devrait aussi rencontrer les camionneur­s visés par l’enquête.

 ??  ??
 ??  ?? C’est un remorqueur de la compagnie Brustall qui a été le premier arrivé pour remorquer un des camions qui ont bloqué l’autoroute 13 mardi.
C’est un remorqueur de la compagnie Brustall qui a été le premier arrivé pour remorquer un des camions qui ont bloqué l’autoroute 13 mardi.

Newspapers in French

Newspapers from Canada