Les parents d’enfants tués par un ex seront indemnisés
DRUMMONDVILLE | Les parents dont les enfants sont assassinés par un ex-conjoint n’auront plus à se battre pour être reconnus et indemnisés comme des victimes d’acte criminel.
Pour la première fois, la direction de l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) a accepté de reconnaître comme victime une mère de famille dont le fils a été assassiné par son ex-conjoint sans que celle-ci doive passer par les tribunaux.
Lorsque Josée Pellerin, dont le fils John a été tué par son père le 9 janvier 2004, a reçu la confirmation, elle se disait que ça ne se pouvait pas.
«J’ai annoncé la nouvelle à mon autre fils qui a beaucoup souffert lui aussi. J’éprouvais de la joie et de la peine, mais c’était un beau moment», a dit Mme Pellerin, qui habite Drummondville.
Les parents d’enfants assassinés dénoncent depuis longtemps le fait qu’ils ne sont pas reconnus comme des victimes d’acte criminel.
Le ministère de la Justice a confirmé hier qu’une directive vient d’être émise pour indemniser ces parents.
En 2004, Mme Pellerin avait envoyé une demande à l’IVAC et n’avait pas été indemnisée, puisqu’elle n’était pas la victime directe de l’acte criminel, mais la mère de la victime. Elle n’avait donc droit à aucune aide financière pour se faire soigner ou pour combler les pertes financières liées à son absence au travail.
«Je me suis revirée de bord et je suis allée au CLSC d’urgence. On m’a payé trois séances de vingt minutes. C’est à partir de ce moment que j’ai compris que mon autre fils et moi étions sans ressources», a raconté la mère de John Pellerin-Feurer.
J.E.
En novembre 2016, l’émission J.E. présentait un reportage sur les difficultés rencontrées par les parents d’enfants assassinés. C’est à la suite de ce reportage que Mme Pellerin a décidé de contacter Me Marc Bellemare.
«La mère n’a pas eu à contester à la cour, c’est une première. J’espère que c’est un virage permanent de l’IVAC et que tous les parents dans cette situation seront indemnisés», a mentionné Me Marc Bellemare.
Pour Me Bellemare, cette décision n’est que la pointe de l’iceberg.
«La ministre Vallée se limite au cas où c’est le père ou la mère qui tue l’enfant. Mais selon moi, peu importe qui est l’assassin, un parent qui doit aller identifier le corps de son enfant à la morgue est une victime du crime. Pourquoi est-ce toujours aux victimes de se battre?» s’est questionné Me Bellemare.
« on m’a payé trois séances de vingt minutes. c’est à partir de ce moment que j’ai compris que mon autre fils et moi étions sans ressources » –josée pellerin