Aucune garantie sur la véracité des témoignages
VAL-D’OR | La Commission d’enquête Écoute, réconciliation et progrès sur les services publics donnés aux Premières Nations, qui doit commencer ses audiences en juin, ne peut donner aucune garantie sur la véracité des témoignages qui y seront entendus.
Cette commission d’enquête dirigée par l’ancien juge Jacques Viens a été mise en place en décembre dernier par le gouvernement Couillard afin de faire la lumière sur les allégations de racisme systémique à l’endroit des autochtones dans les services publics dispensés au Québec.
Elle fait suite aux allégations de femmes autochtones de Val-d’Or qui prétendent avoir été abusées par des policiers de Val-d’Or. À la suite de deux enquêtes policières et d’une analyse de la preuve de la Direction des poursuites criminelles et pénales, aucune accusation n’a été portée contre les policiers, ce qui a jeté un doute sur les allégations de l’émission Enquête.
Les policiers de la SQ de Val-d’Or poursuivent d’ailleurs la journaliste Josée Dupuis et Radio-Canada pour 2,3 M$.
PAS DE CERTITUDE
Le président de la Commission, Jacques Viens, a confirmé hier matin ne pas avoir la certitude que les témoignages qui seront entendus pendant la commission publique seront vrais. «En droit criminel, on a le fardeau de la preuve hors de tout doute raisonnable. En matière civile, c’est la prépondérance de preuves. Dans une commission d’enquête, ces règles-là sont peutêtre un peu plus laxes. Si plusieurs personnes racontent la même chose, ça a de l’impact. Évidemment, on ne peut pas avoir de certitude. Je ne peux pas vous dire ce que l’on doit croire ou ne pas croire. On écoute et on vit avec ce qui sera raconté», a-t-il dit.
Le procureur en chef de la Commission, Me Christian Leblanc, a indiqué qu’il pourrait arriver que des témoignages qui ne seraient pas acceptés en cour criminelle le soient en commission d’enquête, parce que le mandat est différent. Me Leblanc a cependant spécifié que si la Commission Viens s’aperçoit que les faits rapportés n’ont aucune valeur probante, elle ne présentera pas ces faits au commissaire.
DÈS LE MOIS DE JUIN
Les premiers témoins de la Commission devraient être entendus au mois de juin. Les auditions débuteront à Val-d’Or, mais la Commission se promènera aussi partout au Québec pour entendre les préoccupations de l’ensemble des communautés autochtones du Québec.
M. Viens a rappelé qu’au terme des auditions, aucun blâme ne sera adressé. Par contre, des recommandations seront émises pour améliorer les services publics apportés aux Autochtones.