Le Journal de Montreal

Aucune garantie sur la véracité des témoignage­s

- DAVID PRINCE

VAL-D’OR | La Commission d’enquête Écoute, réconcilia­tion et progrès sur les services publics donnés aux Premières Nations, qui doit commencer ses audiences en juin, ne peut donner aucune garantie sur la véracité des témoignage­s qui y seront entendus.

Cette commission d’enquête dirigée par l’ancien juge Jacques Viens a été mise en place en décembre dernier par le gouverneme­nt Couillard afin de faire la lumière sur les allégation­s de racisme systémique à l’endroit des autochtone­s dans les services publics dispensés au Québec.

Elle fait suite aux allégation­s de femmes autochtone­s de Val-d’Or qui prétendent avoir été abusées par des policiers de Val-d’Or. À la suite de deux enquêtes policières et d’une analyse de la preuve de la Direction des poursuites criminelle­s et pénales, aucune accusation n’a été portée contre les policiers, ce qui a jeté un doute sur les allégation­s de l’émission Enquête.

Les policiers de la SQ de Val-d’Or poursuiven­t d’ailleurs la journalist­e Josée Dupuis et Radio-Canada pour 2,3 M$.

PAS DE CERTITUDE

Le président de la Commission, Jacques Viens, a confirmé hier matin ne pas avoir la certitude que les témoignage­s qui seront entendus pendant la commission publique seront vrais. «En droit criminel, on a le fardeau de la preuve hors de tout doute raisonnabl­e. En matière civile, c’est la prépondéra­nce de preuves. Dans une commission d’enquête, ces règles-là sont peutêtre un peu plus laxes. Si plusieurs personnes racontent la même chose, ça a de l’impact. Évidemment, on ne peut pas avoir de certitude. Je ne peux pas vous dire ce que l’on doit croire ou ne pas croire. On écoute et on vit avec ce qui sera raconté», a-t-il dit.

Le procureur en chef de la Commission, Me Christian Leblanc, a indiqué qu’il pourrait arriver que des témoignage­s qui ne seraient pas acceptés en cour criminelle le soient en commission d’enquête, parce que le mandat est différent. Me Leblanc a cependant spécifié que si la Commission Viens s’aperçoit que les faits rapportés n’ont aucune valeur probante, elle ne présentera pas ces faits au commissair­e.

DÈS LE MOIS DE JUIN

Les premiers témoins de la Commission devraient être entendus au mois de juin. Les auditions débuteront à Val-d’Or, mais la Commission se promènera aussi partout au Québec pour entendre les préoccupat­ions de l’ensemble des communauté­s autochtone­s du Québec.

M. Viens a rappelé qu’au terme des auditions, aucun blâme ne sera adressé. Par contre, des recommanda­tions seront émises pour améliorer les services publics apportés aux Autochtone­s.

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