Le Journal de Montreal

Un film peu convaincan­t

Malgré d’évidentes qualités, La belle et la bête ne satisfait pas La belle et la bête

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Emma Watson est parfaite, les images sont somptueuse­s, la réalisatio­n de Bill Condon excellente, mais cette nouvelle production des studios Disney ne satisfait pas.

Lorsque s’ouvre La belle et la bête en prises de vue réelles, on est charmé par Emma Watson. Rien dans l’actrice de 26 ans ne ressemble à une princesse Disney traditionn­elle. Elle n’est pas éthérée, son visage est volontaire, sa posture assurée, son costume a été modernisé, ses yeux brillent d’intelligen­ce.

Et pourtant, quand résonnent les paroles de la chanson Belle, le décalage commence à se faire sentir entre le dépoussiér­age évident du propos et l’ancienneté des chansons.

Au fur et à mesure des 129 minutes, cette impression se confirme au fil des chansons. Belle est bien une princesse à l’image d’Anna et d’Elsa dans La reine des neiges ou de Maléfique dans le film du même titre. Elle sait ce qu’elle veut et elle n’a pas l’intention de se laisser enfermer dans une vie étriquée. Elle a soif de culture et de connaissan­ces. Mais, inévitable­ment, la musique nous ramène à une vision beaucoup plus classique du conte de fées.

DES LACUNES

Sa relation avec la Bête (Dan Stevens, mal choisi) est habilement explorée, les références au long métrage de 1946 de Jean Cocteau ne manquant pas. Les moments entre les deux protagonis­tes dans le château permettent de comprendre l’amitié, puis l’amour, qui se développe entre eux.

Mais les effets spéciaux utilisés pour la Bête forment l’autre défaut de taille. Plutôt que d’avoir recours à la captation de mouvements, Bill Condon et son équipe ont décidé de créer le personnage par ordinateur. Du coup, ses mouvements n’ont rien de naturel, surtout lors des plans moyens. Avec un budget de 160 millions $, et de la part de studios qui nous ont récemment donné Le livre de la jungle, cette erreur est impardonna­ble, surtout lorsqu’on visionne le long métrage en format IMAX.

Grâce aux décors somptueux, au jeu d’Emma Watson, de Luke Evans et de Josh Gad, ainsi qu’à la réalisatio­n fluide de Bill Condon, La belle et la bête est loin d’être un navet. Mais est-ce un Disney mémorable? Non.

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