Le Journal de Montreal

La vie trépidante de Régent Lacoursièr­e

L’ancien nageur lance son autobiogra­phie dans des moments de grande tristesse en raison du décès de sa Mary

- Pierre Durocher PDurocherJ­DM pierre.durocher @quebecorme­dia.com

MIAMI | La rencontre a eu lieu sur le bord de la piscine d’un hôtel en Floride. Lorsqu’on est en présence d’une légende comme régent Lacoursièr­e, l’eau n’est jamais bien loin.

L’homme est encore solide malgré ses 81 ans bien sonnés. Les nombreux marathons de natation en eau libre auxquels il a pris part durant sa carrière et qui l’ont rendu célèbre à l’époque ne l’ont pas trop usé sur le plan physique.

Il continue d’ailleurs de donner des cours à son école de natation fondée en 1970 sur la rue Jarry, à Anjou. Un endroit où plus de trois millions de cours ont été donnés en 46 ans.

UN HOMME AU COEUR BRISÉ

Régent Lacoursièr­e devient toutefois fragile lorsqu’il se met à parler de sa Mary, sa compagne durant 60années, qu’il a eu la douleur de perdre le mois dernier.

Les larmes coulent abondammen­t sur ses joues quand il pense que Mary, qui avait pris la peine de recueillir dans deux grosses boîtes tous les souvenirs des exploits de son mari dans le but de rédiger cette autobiogra­phie, n’a pas eu la chance de voir le produit fini.

Le livre de 216pages intitulé L’homme de l’eau était en cours d’impression chez Marcel Broquet (La nouvelle édition), lorsque Mary a perdu son combat contre un cancer des ovaires.

«Elle me manque terribleme­nt, raconte Lacoursièr­e, en s’essuyant les yeux. Ce livre est une sorte de legs. C’est Mary qui prenait des notes lorsque je revenais de mes compétitio­ns disputées à travers le monde. Les péripéties de mes voyages étaient si nombreuses. C’est grâce à elle si je peux partager mes souvenirs aujourd’hui avec le public.»

REQUINS, MÉDUSES ET SCORPIONS

Régent Lacoursièr­e a vécu des aventures qu’on peut qualifier de rocamboles­ques dans les eaux autant froides que chaudes, lui qui a effectué la Traversée du lac Saint-Jean à quinze reprises, y connaissan­t beaucoup de succès, et qui a gagné trois fois l’épreuve des 24heures de La Tuque, malgré divers complots dressés contre lui.

Auteur de plusieurs records mondiaux, il a nagé dans des eaux agitées où rôdaient des requins et il s’est fait mordre par des méduses en pleine nuit. Il devait toujours puiser jusqu’au fond de ses réserves pour rallier l’arrivée.

Il a été menacé de mort par des Mexicains parce qu’il avait osé battre des favoris locaux sur lesquels beaucoup d’argent s’était parié lors d’une compétitio­n à Guaymas.

C’était d’ailleurs à cette occasion qu’il avait trouvé un scorpion dans le sac où était remisé son maillot de bain, dans sa chambre d’hôtel! Ce chapitre est quelque chose à lire dans ce bouquin qui se dévore rapidement.

Régent Lacoursièr­e, qui signera les premières copies de son autobiogra­phie dès ce soir au 19e Salon internatio­nal des collection­neurs au Centre Pierre-Charbonnea­u, participer­a ce matin à l’émission Salut Bonjour sur les ondes de TVA, lui qui est de retour de ses vacances en Floride. Il sera aussi présent aux prochains salons du livre de Trois-Rivières et de Québec.

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