Le Canadien a-t-il les atouts ?
Il est toujours intéressant de se lancer dans le jeu des comparaisons à l’approche des séries éliminatoires.
Quelle équipe le Canadien devrait-il affronter dans l’espoir de franchir la première étape des séries éliminatoires sans trop de soucis? Les plus sages vous diront qu’on ne choisit pas son rival.
Et au bout du compte, si on veut atteindre le podium, il faut éliminer les formations qui se dressent sur votre parcours.
Depuis quelques jours, on entend souvent que le Canadien devrait-il terminer au deuxième rang de la section Atlantique et affronter les Bruins? Ou encore, ne serait-il pas préférable pour Claude Julien et son groupe d’affronter les Rangers, que le Tricolore a battu trois fois en autant de matchs cette saison? Et Toronto? Encore là, le Tricolore revendique quatre victoires en quatre occasions contre les Maple Leafs. Et Ottawa? Oups! On en saura plus sur la rivalité entre ces deux formations au cours du week-end alors qu’elles ont rendez-vous demain et dimanche?
Donc, on peut spéculer pendant plusieurs minutes, on peut analyser les forces et les faiblesses du Tricolore. Exemple: quelle formation conviendrait le mieux au Canadien, sachant que son attaque n’appartient pas présentement au top 10 de la ligue?
SE QUALIFIER D’ABORD
Et le Canadien réunit-il les effectifs nécessaires pour compétitionner au même niveau que les premières têtes de série qui seront, si la tendance se maintient, les Capitals, les Penguins, les Blue Jackets, les Blackhawks, le Wild, les Sharks?
Pour emprunter les propos de Marc Bergevin, l’important, c’est d’obtenir une qualification aux séries… après on verra.
Vous avez entendu Bergevin répéter cette phrase.
La plupart des directeurs généraux ont adopté cette philosophie parce que la parité les invite à la plus grande prudence, parce que le plafond salarial les prive d’une certaine latitude quand vient le temps de colmater les brèches que les blessures ont créées au cours du calendrier.
L’écart entre les équipes n’a jamais été aussi mince. Certes, à ce stade-ci de la saison, il est évident que les Capitals seront la première tête de série. À moins que les Blackhawks connaissent une fin de saison impressionnante ou que le Wild retrouve son rythme.
Et si Sidney Crosby et son groupe empruntaient le même scénario que celui écrit en deuxième moitié de saison l’an dernier, devrait-on alors considérer les Penguins comme l’équipe à battre?
SOLIDES SHARKS
On ne s’attarde pas trop sur les Sharks mais ils sont dans le coup. Ils maintiennent le rythme et ils sont aussi solides à l’étranger qu’à domicile.
Si on consultait le dossier du Canadien contre les équipes qui ont toujours de très bonnes chances d’être parmi les 16 formations invitées au tournoi par élimination qui s’ébranlera à la mi-avril?
J’ai retenu quatre équipes dans les divisions Pacifique et Centrale ainsi que cinq formations dans les divisions Atlantique et Métropolitaine.
La fiche combinée du Canadien face à ces équipes est de 21 victoires, 18 défaites, 5 défaites en prolongation et 1 défaite en tirs de barrage.
Par conséquent, on peut comprendre la théorie de Bergevin. Atteindre les séries éliminatoires est le plus important objectif pour une équipe parce qu’une fois inscrit au tournoi printanier, tout le monde part à zéro. Les statistiques sont envoyées à la filière 13. On va les utiliser uniquement pour comparer les forces et les faiblesses des deux formations qui s’apprêtent à se livrer un duel à finir.
FAIBLESSE AU CENTRE
Au cours du calendrier, il est rare que les mêmes équipes vont s’affronter deux ou trois fois sur une période de 14 jours par exemple. Ça va se produire une ou deux fois tout au plus. Parfois, pas du tout. C’est pourquoi une série quatre de sept est beaucoup plus influencée par les facteurs intangibles que par les statistiques d’un calendrier de 82 matchs.
Au cours des 45 rencontres disputées contre les formations luttant pour une place dans les séries d’après-saison, le Canadien a produit 23 buts en supériorité numérique alors que l’adversaire parvenait à surprendre l’unité des spécialistes en infériorité numériques 28 fois. C’est peu comme écart. Il est vrai que le Canadien ne possède pas une ligne du centre aussi solide que celle des Capitals, des Penguins, des Rangers, du Wild et des Blackhawks.
Peut-on s’aventurer dans les séries avec un deuxième trio aussi peu productif?
Par contre, la brigade défensive du Tricolore n’a pas à souffrir d’un complexe d’infériorité… surtout si Carey Price joue à la hauteur des attentes.
Mais admettons qu’un deuxième joueur de centre de haut niveau aurait sans aucun doute amenuisé les doutes.