Le Journal de Montreal

Les PME sont soulagées, mais demeurent inquiètes

Des menaces planent toujours sur celles-ci, selon la FCEI

- PIERRE COUTURE

« À court terme, on est soulagés. on avait entendu tellement de rumeurs que l’on s’attendait au pire » — Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI

Le scénario «catastroph­e» qu’ils anticipaie­nt ne s’est pas produit, mais les propriétai­res de PME demeurent très inquiets des mesures fiscales à venir qui les concernero­nt.

«À court terme, on est soulagés. On avait entendu tellement de rumeurs que l’on s’attendait au pire», a souligné la viceprésid­ente de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI), Martine Hébert.

En effet, le budget Morneau déposé hier ne prévoit aucune hausse d’impôt sur les gains en capital et sur le taux d’imposition offert aux propriétai­res de PME.

La FCEI demandait pourtant au gouverneme­nt fédéral de respecter sa promesse électorale d’abaisser le taux d’imposition des petites entreprise­s à 9%. Ce taux est actuelleme­nt de 10,5 %.

Une telle décision aurait permis de stimuler l’innovation tout en compensant une éventuelle augmentati­on au Régime de rentes du Québec (RRQ) que le gouverneme­nt Couillard pourrait annoncer prochainem­ent.

DES MENACES

Selon la FCEI, de nombreuses menaces planent toujours sur la «classe moyenne» des PME.

À commencer par une hausse de la cotisation obligatoir­e à l’assurance-emploi, dont le taux augmentera de 3 % en janvier prochain pour les travailleu­rs et les petites entreprise­s (voir autre texte).

Le fédéral promet également d’étudier au cours des prochains mois certaines stratégies fiscales employées par des propriétai­res de PME.

Ottawa remet en doute notamment le recours à des sociétés privées dans le cadre de stratégies de planificat­ion fiscale qui réduisent fortement les taux d’imposition de particulie­rs gagnant un revenu élevé.

La FCEI dit accueillir favorablem­ent les nouvelles mesures facilitant l’embauche de travailleu­rs étrangers temporaire­s.

GAIN EN CAPITAL

Reste que pour l’Institut de recherche et d’informatio­ns socioécono­miques (IRIS), le gouverneme­nt Trudeau n’est pas allé assez loin en refusant d’imposer les gains en capitaux des contribuab­les canadiens.

«Le gouverneme­nt aurait pu dépenser davantage sans accroître l’ampleur du déficit, par exemple en imposant pleinement les gains en capitaux qui profitent principale­ment aux plus nantis de la société», a fait valoir le chercheur de l’IRIS, Guillaume Hébert.

L’IRIS est d’avis que les mesures économique­s de «faible envergure» renfermées dans le budget fédéral présenté hier par Ottawa «ouvrent maintenant la porte à une vague de privatisat­ion».

 ??  ?? La FCEI demandait pourtant au gouverneme­nt fédéral de respecter sa promesse électorale d’abaisser le taux d’imposition des petites entreprise­s à 9 %. Il est actuelleme­nt de 10,5 %. Sur la photo, Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI.
La FCEI demandait pourtant au gouverneme­nt fédéral de respecter sa promesse électorale d’abaisser le taux d’imposition des petites entreprise­s à 9 %. Il est actuelleme­nt de 10,5 %. Sur la photo, Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI.

Newspapers in French

Newspapers from Canada