« Une journée à oublier »
L’accident de Lance Stroll a forcé ses mécanos à changer la boîte de vitesses
MELBOURNE | Victime d’une sortie de piste hier en matinée lors de l’ultime séance d’essais libres, Stroll a non seulement endommagé les suspensions avant et arrière de sa Williams-Mercedes, mais ses mécaniciens ont aussi constaté que la boîte de vitesses avait été touchée et qu’il fallait la remplacer.
Tout changement de cette composante de la voiture entraîne une pénalité de cinq places sur la grille de départ, ce qui, à vrai dire, ne changera pas grandchose à sa situation puisqu’il ne perd qu’un rang. Seul Jolyon Palmer, brouillon depuis le début du week-end en Australie, a été moins rapide que Stroll à bord de sa Renault. Le Britannique a bouclé son meilleur tour en 1:28,244. «Une journée à oublier, s’est exclamé Stroll devant les journalistes. Ce n’est certes pas le scénario auquel je m’attendais à mes débuts en F1, quoique j’étais conscient du niveau de difficulté. «J’ai senti que l’arrière a soudainement décroché, at-il indiqué pour expliquer son accident dans la matinée. Il n’y avait plus rien à faire. «Tout s’est passé très vite comme il faut s’y attendre en F1. «La marge d’erreur est à peu près nulle, surtout sur un circuit comme Melbourne bordé de murs. «Notre équipe a travaillé fort pour procéder aux réparations, mais on a été bousculés pour entreprendre la séance de qualifications à temps. «Je ne suis toutefois pas découragé. J’en suis à mes débuts, je savais que je ne me battrais pas avec les meilleurs qui ont beaucoup plus d’expérience que moi. Il faut faire la part des choses.»
PROFITER DES OCCASIONS
Et c’est sans doute une bonne chose pour lui de s’élancer de la dernière place sur la grille de départ.
«Je serai bien placé pour voir ce qui se passe devant moi et gérer ma course par la suite, répond Stroll. Je veux jouer de prudence et tenter de gagner des positions si l’occasion se présente.»
«Je suis encore dans ce processus très long d’apprentissage et la saison ne fait que commencer.»
Stroll est devenu, la nuit dernière, à 18 ans, le deuxième pilote le plus jeune de l’histoire à participer à un Grand Prix de F1 derrière Max Verstappen qui avait entrepris sa carrière à l’âge de 17 ans.
Record que le Néerlandais conservera à jamais, puisque le règlement sportif oblige maintenant d’avoir l’âge minimum de 18 ans pour obtenir l’autorisation de courir en F1.
GIOVINAZZI PROMETTEUR
Notons, par ailleurs, la belle prestation d’Antonio Giovinazzi qui, même s’il a connu le même sort que Stroll en subissant l’élimination dès l’étape initiale des qualifications, a réalisé le 16e meilleur temps, alors que les 15premiers avaient accès à la ronde suivante (Q2).
Giovinazzi, à qui on a demandé de remplacer Pascal Wehrlein au pied levé samedi matin, n’a eu qu’une séance d’essais libres pour se familiariser avec la Sauber.
Blessé au dos lors de la Course des Champions présentée en Floride au mois de janvier, l’Allemand a constaté vendredi soir qu’il n’était pas complètement rétabli et qu’il n’avait pas d’autre choix que de déclarer forfait.
Comme Stroll, Giovinazzi, pilote d’essai chez Ferrari, en était à son premier départ à vie en F1 la nuit dernière à Melbourne.
Jarno Trulli, en 2011, a été le dernier pilote italien à avoir pris le départ d’un Grand Prix.
MERCEDES VOIT ROUGE
Comme prévu, la bataille se dessine entre les écuries Mercedes et Ferrari. Les deux têtes d’affiche, Lewis Hamilton et Sebastian Vettel, qui se partagent la première ligne, ne sont séparés que par 268millièmes de seconde.
Leurs coéquipiers respectifs, les Finlandais Valtteri Bottas et Kimi Raïkkönen, dans l’ordre, sont les deux seuls autres pilotes du plateau à ne pas avoir concédé plus d’une seconde au détenteur du meilleur chrono en qualifications.
En retrait, la Red Bull de Max Verstappen est à 1,3 seconde de Hamilton.
Classé septième, Felipe Massa, sur Williams, a quand même roulé un peu plus de deux secondes moins vite que le Britannique lors de la dernière étape des qualifications.