Le Journal de Montreal

Une patiente a repris une bonne partie de son poids

- VALÉRIE BIDÉGARÉ

QUÉBEC | Quatre ans après avoir subi une chirurgie bariatriqu­e, une femme de Saint-Basile, dans Portneuf, a engraissé au point où son poids est devenu une «obsession» entraînant des «périodes boulimique­s». Une situation qui pourrait être évitée, selon elle, si les patients avaient un meilleur soutien psychologi­que et nutritionn­el.

«Quand je vois que je frôle les 200 livres, je capote. C’est rendu une obsession. Je me fais vomir quand je triche parce que je m’en veux et je me sens coupable», a confié Francine Naud.

En juillet 2012, la quadragéna­ire a

subi une chirurgie bariatriqu­e alors qu’elle pesait 290livres. La gastrectom­ie lui aura permis d’atteindre la barre des 140livres, poids qu’elle maintiendr­a pendant deux ans avant d’augmenter progressiv­ement, si bien qu’elle pèse aujourd’hui 197 livres.

LUNE DE MIEL

«Les premières années, ton estomac a rapetissé alors tu ne manges pas gros. Après deux ans, si tu manges les mêmes portions qu’avant, que tu retombes dans les mêmes patterns, c’est sur que tu engraisses, l’estomac, c’est un muscle», a illustré Mme Naud.

Des propos qui sont corroborés par la nutritionn­iste de l’Institut universita­ire de cardiologi­e et de pneumologi­e de Québec, Virginie Lacombe.

«Il y a comme la lune de miel qui dure quelques années où les gens ont des effets un peu plus directs s’ils mangent trop, donc ça les ramène à l’ordre, mais ce qui est difficile […] c’est de maintenir de bonnes habitudes à long terme», a-t-elle précisé en indiquant qu’un suivi est effectué dans les 4 à 6 semaines suivant l’opération, après quoi «ça s’arrête là.»

LAISSÉS À EUX-MÊMES

Mme Naud souhaite sensibilis­er les gens avançant que l’absence de suivis psychologi­que et nutritionn­el serait responsabl­e des échecs. « Je pense que tout le monde devrait suivre une thérapie avant et même pendant et après parce que c’est vraiment entre les deux oreilles, et ça ne se corrige pas en se faisant opérer», a-t-elle partagé déplorant qu’au fil des ans, les patients soient «laissés à eux-mêmes».

«Je vis le revers de la médaille. Je suis obsédée par mon poids, je ne le vois pas diminuer et ça gâche mon moral, mon humeur. Ça provoque des périodes boulimique­s que je n’avais pas avant. Je me fais suivre par des spécialist­es, mais si c’était à refaire, je consultera­is avant. »

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