Coiteux veut en finir avec les « pantalons de clown »
Le ministre est prêt à recourir à une loi spéciale
Le ministre de la Sécurité publique entend mettre fin au port des «pantalons de clown» par les agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et se dit prêt à aller jusqu’à une loi spéciale.
«Croyez-moi, il n’y a plus de tergiversations possibles. J’ai l’intention d’agir. [...] Je vais prendre les grands moyens», a déclaré le ministre Martin Coiteux lors d’une entrevue à LCN, hier, alors qu’il commentait le plan d’action du chef du SPVM pour mettre fin à la crise qui secoue son organisation.
Le ministre pourrait avoir recours à une loi spéciale pour mettre fin à ces moyens de pression si les négociations entre la direction du corps policier et ses agents ne se concrétisent pas. Il dit toutefois vouloir laisser aller les négociations pour le moment.
MOYENS DE PRESSION
Les policiers de Montréal portent ces pantalons colorés ou de camouflage depuis juillet 2014 pour dénoncer la loi sur la réforme du régime de retraite des employés municipaux.
Le maire de Montréal n’a pas souhaité se mêler de cette affaire, hier. «Je sais qu’il y a des offres et des contre-offres, la négociation chemine», a simplement indiqué Denis Coderre.
Même son de cloche du côté de l’opposition, Projet Montréal, qui souhaite miser sur la négociation. À l’idée que le ministre puisse avoir recours à une loi spéciale, Alex Norris, porte-parole en matière de sécurité publique pour Projet Montréal indique que «c’est loin d’être le principal enjeu auquel on fait face en matière d’affaires policières au Québec actuellement».
La Fraternité des policiers de Montréal n’a pas souhaité réagir aux propos du ministre.
SATISFAITS DU PLAN D’ACTION
Le ministre s’est aussi dit satisfait du plan d’action du chef de police de Montréal, Philippe Pichet, qui doit revoir les pratiques internes au SPVM. Cette stratégie sera rendue disponible au public vendredi lors d’une séance publique de la Commission de la sécurité publique de Montréal.
M. Coiteux avait commandé ce plan d’action en février dans la foulée de la saga entourant la fabrication de preuves à l’intérieur du corps policier.
Le maire Denis Coderre a pris connaissance samedi soir de ce plan d’action d’environ quatre pages. Il s’est dit satisfait, hier, des changements structurels qui y sont proposés et souligne que le chef de police de Montréal, Philippe Pichet, est «l’homme de la situation».
Selon le plan, un spécialiste de l’éthique, Yves Boisvert, sera affecté au SPVM afin d’accompagner l’état-major dans toutes ses décisions. M. Coderre a expliqué que l’expert devrait aider la direction à revoir les façons de faire.