Le député Morin se soumettra aux règles de sécurité
QUÉBEC | Rappelé à l’ordre par son parti, le député libéral Norbert Morin accepte à contrecoeur de se soumettre aux nouvelles règles de sécurité imposées aux élus de l’Assemblée nationale.
Un important système de surveillance doit être installé dans les locaux de circonscription des 125députés québécois, a révélé récemment Le Journal. Tous les bureaux de comtés devront dorénavant être munis d’un interphone avec caméra intégrée et contrôle d’accès électrique, d’un système de vidéosurveillance avec enregistreur et d’un système d’alarme.
Le député de Côte-du-Sud était jusqu’ici totalement réfractaire à l’application de ces nouvelles mesures dans son bureau de Montmagny.
«Quand un citoyen arrive à mon bureau et veut me rencontrer, je me lève et je vais lui parler. J’ai de la difficulté à ce qu’il soit obligé de se nommer, peser sur un piton. J’ai vu ça dans d’autres comtés et ça me répugne!» a-t-il dit à notre Bureau parlementaire. «Je suis un gars d’un certain âge, mes portes de maison sont pas barrées, mes clefs sont dans mon auto, on est en campagne, qu’est-ce que vous voulez!» insiste Norbert Morin.
INTERVENTION DU WHIP
Informé de la situation, le Whip en chef du gouvernement, Stéphane Billette, a rencontré son collègue pour lui exposer son point de vue. «Moi, ma job c’est de sensibiliser les députés [...] et de leur faire des recommandations dans le sens de la sécurité des employés, leur propre sécurité, également la sécurité des gens qui viennent dans leur bureau de comté, précise M. Billette. La décision finale leur revient toutefois».
Au terme d’un tête-à-tête avec son Whip, Norbert Morin a changé son fusil d’épaule et accepte finalement d’installer une caméra de surveillance et un «bouton-panique» dans ses locaux.
«J’ai rencontré Stéphane [...] on a eu des échanges assez... on peut dire virils, parce que vous connaissez mon opinion là-dessus, mais en tant qu’homme qui est capable d’écouter, il m’a convaincu que possiblement, (c’était souhaitable) pour la protection de mes employés.»
ATTENTAT DE LONDRES
M. Morin ajoute que l’attentat de Londres survenu mercredi dernier l’a également fait réfléchir. Il accepte de «piler sur son orgueil» pour se conformer aux nouvelles règles de sécurité. «Compte tenu de tout ce qui se passe, je peux considérer que ça peut arriver à Montmagny, chez nous. Ce n’est pas une grosse possibilité, mais quand même».
Le Whip du gouvernement rappelle que 60millions$ sont actuellement investis pour doter l’Assemblée nationale de meilleures mesures de sécurité et que les élus ont des responsabilités envers leurs employés et les citoyens qui se présentent dans leurs bureaux. «Vaut mieux prévenir que guérir».