Une auteure inondée de messages de femmes
Le meurtre de Daphné Boudreault fait réagir
QUÉBEC | Des femmes violentées ont choisi de claquer la porte et de sauver leurs vies depuis le meurtre de Daphné Boudreault, affirme l’auteure Ingrid Falaise.
«La mort de Daphné Boudreault a ouvert les valves à d’autres femmes qui se rendent compte que ça peut aller jusqu’au meurtre. Parce que oui, ça va jusque-là», explique l’auteure.
Ingrid Falaise est connue pour son best-seller Le Monstre, dans lequel elle raconte être tombée dans le cercle de la violence conjugale, jusqu’au point où elle a dû fuir pour éviter de mourir.
VAGUE DE MESSAGES
Elle a reçu des centaines de messages depuis mercredi dernier.
Ce jour-là la jeune Daphné Boudreault a été poignardée, à Mont-SaintHilaire, en Montérégie, par son ex-conjoint, qui ne supportait pas la séparation.
«Il y a eu une vague de messages de gens qui veulent s’en sortir. Il y a une femme qui m’a dit qu’elle a appelé plein de centres d’hébergement, qu’il n’y avait pas de place. Je lui ai dit d’appeler SOS Violence conjugale. Et elle est partie avec ses deux enfants», a-t-elle raconté au Journal, après avoir donné une conférence au Salon de l’éveil de Lévis en fin de semaine.
«J’ai commencé en disant que j’étais extrêmement fébrile. Je viens de Mont-Saint-Hilaire, comme Daphné. Elle avait 18ans, j’avais 18ans. Je me suis reconnue là-dedans», dit-elle.
LECTURE OBLIGATOIRE ?
Ingrid Falaise veut maintenant que son livre Le monstre devienne une lecture obligatoire aux filles de 4e et 5e secondaire.
«C’est important qu’elles le lisent. De un, parce que mon livre est accessible pour les jeunes. De deux, ça décrit tout ce qu’est la violence conjugale et la violence amoureuse», dit-elle.
Le drame de MontSaint-Hilaire survient au moment où Ingrid Falaise écrit la suite du livre Le Monstre. Dans le 2e tome, elle racontera comment elle s’est reconstruite à partir du moment où elle a fui son ex-conjoint.
«Ça m’a donné de la drive. Ça m’a donné de la hargne. Ça m’a mise en furie cette histoire-là. J’aurais aimé ça, parler à Daphné», dit-elle.