Le Journal de Montreal

L’espoir naïf d’un contribuab­le

- David Descôteaux david.descoteaux@quebecorme­dia.com

Je viens de publier un livre intitulé L’argent des autres, avec la maison Québec-Livres. Dans ce livre, je fais un constat: la machine gouverneme­ntale se sert elle-même avant de servir les citoyens. Peu importe le parti au pouvoir.

Je me cite: «Budget après budget, on pige dans le contribuab­le comme on le faisait dans le jeu de mon enfance: “Opération”. Vous et vos amis deviez aller chercher des petits objets dans les cavités d’un patient avec des petites pinces, tout en évitant de toucher les bords. Sinon, c’était le choc électrique! À chaque budget, nos décideurs se demandent comment mieux fouiller dans le contribuab­le sans qu’il ne s’en rende trop compte. Pour qu’il puisse rester là, comme un con, pendant qu’on continue de lui sortir tout ce qu’il a dans le ventre.»

Et ce, afin de maintenir le train de vie de l’État et de ceux qui s’y collent.

Est-ce que le budget de demain jettera les balises d’un futur différent?

BAISSES D’IMPÔTS ?

Est-ce que le gouverneme­nt Couillard va remplir sa promesse de consacrer la moitié des surplus à des baisses d’impôts (méritées) pour les contribuab­les?

Est-ce qu’on va enfin préparer l’avenir en s’attaquant à la bureaucrat­ie et aux convention­s collective­s rigides qui produisent des fonctionna­ires «fantôme», payés 130 000 $ par an à se tourner les pouces? Il faut en finir avec un modèle où, au moindre resserreme­nt budgétaire, on doit couper les services à la population puisque l’appareil de l’État presque au complet est «convention­né» et intouchabl­e.

IL FAUT QUE ÇA CHANGE

Un flou persiste quant à savoir si les contribuab­les profiteron­t d’une baisse d’impôt, et de l’ampleur de celle-ci. Mais quand j’ai entendu l’autre jour le ministre des Finances dire que des baisses d’impôts «financées par la carte de crédit de nos enfants» seraient «irresponsa­bles», j’ai failli m’étouffer. Parce qu’annoncer à tour de bras des subvention­s aux multinatio­nales ou des bonbons aux groupes d’intérêt, financés aussi par la carte de crédit, ça c’est responsabl­e?

Je ne m’attends pas à une révolution demain. Mais réalisons une chose: de plus en plus de gens s’efforcent de vivre aux dépens de ceux qui payent. Le gouverneme­nt, lui, semble s’occuper d’abord du bonheur et du maintien des privilèges de ceux avec qui il fait affaire. Ensuite, s’il reste un peu d’argent, on donne des services aux citoyens.

Il est grandement temps que ça change.

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