Le Journal de Montreal

À l’assaut des parcs d’attraction­s

Les systèmes de Triotech divertisse­nt des millions de personnes dans le monde

- MARTINE TURENNE

Triotech vend ses attraction­s interactiv­es dans 50 pays, après avoir misé sur le bon cheval… et le bon produit.

Un jour, en 2014, Ernest Yale a fait un calcul simple: pour un parc Disney, il y a dix parcs de divertisse­ment régionaux dans le monde. Qui aspirent à offrir des attraction­s interactiv­es et immersives, mais n’ont pas les moyens du géant du divertisse­ment.

Alors, pourquoi ne pas leur vendre un tel produit, à prix abordable, et clé en main?

Il avait les moyens de ses ambitions. Son entreprise avait pris, quelques années plus tôt, le virage immersif et produisait déjà des «sièges qui bougent», notamment pour le parc Canada Wonderland.

Le marché des parcs régionaux est en pleine expansion, notamment en Asie, dit Ernest Yale. Son ambition est de vendre une dizaine de nouvelles attraction­s par année, valant quelque 10 millions $, en plus des centaines dédiées au marché des arcades ou des parcs intérieurs.

Les attraction­s de Triotech, dont le siège social est à Montréal et l’usine de fabricatio­n à Joliette, sont aujourd’hui installées dans une cinquantai­ne de pays et ont été expériment­ées par plus de 75millions de personnes.

Elle prévoit une augmentati­on de son chiffre d’affaires de 30% cette année, comme c’est le cas depuis 4 ans. Les fonds d’investisse­ment l’aiment: la Caisse de dépôt et placement du Québec ainsi que le Fonds de solidarité FTQ lui ont chacun versé 40 millions $ de dollars l’an dernier.

INSPIRÉE PAR LE CIRQUE DU SOLEIL

En 2017, Triotech a décidé d’élargir son modèle d’affaires en devenant copropriét­aire de deux attraction­s qu’elle aura développée­s, fabriquées et installées.

«On passe de manufactur­ier à opérateur partenaire, dit Ernest Yale, et de vendeur d’attraction à vendeur de billets. C’est un changement majeur pour nous.»

Triotech a acheté la licence pour Fear the Walking Dead, qui sera présenté à Las Vegas, et celle pour The Flyer, présenté à San Francisco. «À chaque billet vendu, explique Ernest Yale, on va toucher de l’argent, sur le modèle du Cirque du Soleil.»

Il vient d’ailleurs d’embaucher un ex-dirigeant du Cirque afin de faire ce virage majeur.

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