Le Journal de Montreal

Un Bel Canto derrière de grands succès

Honoré à l’Assemblée nationale, l’ancien Bel Canto a laissé sa marque au Québec

- CÉDRIC BÉLANGER

Quand l’aventure des Bel Canto a pris fin, au début des années 1970, le bassiste et auteur du plus grand succès du groupe, Découragé, est retourné dans l’anonymat. Mais René d’Antoine Letarte n’a pas cessé de participer à la création de classiques de la chanson québécoise.

Entre 1971 et 1975, Richard et MarieClair­e Séguin, le duo Jim Corcoran et Bertrand Gosselin, Jacques Michel, de même que Gilles Valiquette ont fait appel à Letarte pour produire ou réaliser leurs chansons. Et certaines sont devenues de grands succès.

Un exemple? C’est René d’Antoine Letarte qui était derrière la console lorsque Valiquette a enregistré Je suis cool et La vie en rose. L’immortelle Pas besoin de frapper, de Jacques Michel? Elle est aussi passée entre les mains de Letarte.

Cette trace indélébile laissée par Letarte sur la musique québécoise a finalement été reconnue à sa juste valeur, la semaine dernière, quand le député de Lévis, François Paradis, a rendu hommage à l’artiste qui fêtera ses 78 ans au début de mai.

«J’ai toujours aimé travailler dans l’ombre. Avec Les Bel Canto, j’avais connu la lumière. Après, ça me faisait du bien de travailler de façon plus intime et discrète. [...] Quand les gens apprennent que j’étais derrière la console lors de l’enregistre­ment de Je suis cool et La vie en rose, ils sont ébahis», a confié M. Letarte lors d’un entretien avec Le Journal après sa visite à l’Assemblée nationale.

LES BEL CANTO

N’empêche, une grande partie de l’héritage musical de René d’Antoine Letarte a été constituée dans les années 1960, avec les populaires Bel Canto. C’est à lui qu’on doit les paroles de leur succès Découragé.

Les Bel Canto s’étaient fait une gloire de créer du matériel original. Qu’on pense à Quand reviendras-tu? et à Bonsoir à demain. «Personnell­ement, j’ai toujours cru aux chansons originales. Et ça me fait un petit velours quand les gens me disent qu’une de nos chansons leur rappelle des souvenirs. C’est quand même moi qui étais le parolier», dit M. Letarte.

UN ALBUM DANS SES VALISES

Dans les années 1980 et 1990, René d’Antoine Letarte a fréquenté les boîtes à chansons, lancé un album solo et voyagé en France. Aujourd’hui installé à Lévis, il demeure actif dans le milieu de la musique en enseignant le chant à son domicile. Du même souffle, il raconte qu’il aimerait enregistre­r un album. Il affirme avoir écrit suffisamme­nt de chansons pour le faire.

«Depuis que je suis revenu de France, en 1995, j’ai poussé pour faire un disque, mais je n’ai jamais trouvé quelqu’un qui était prêt à investir. Le meilleur travail de ma vie se trouve dans mes valises, à la maison», se désole-t-il.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Ci-dessus, René d’Antoine Letarte (en bas à gauche) et les Bel Canto. Ci-contre, René d’Antoine Letarte et sa femme Marielle Bernard en compagnie du député de Lévis, François Paradis.
Ci-dessus, René d’Antoine Letarte (en bas à gauche) et les Bel Canto. Ci-contre, René d’Antoine Letarte et sa femme Marielle Bernard en compagnie du député de Lévis, François Paradis.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada