Le Journal de Montreal

La mauvaise cible

- Renaud Lavoie renaud.lavoie @quebecorme­dia.com

Le propriétai­re des Sénateurs, Eugene Melnyk, peut exiger une suspension à Sidney Crosby tant qu’il le souhaite mais la réalité, c’est que les règlements de la LNH sont clairs.

En assénant un coup de bâton à Marc Methot, c’est beaucoup plus un deux minutes de pénalité qui aurait dû être accordé au capitaine des Penguins qui n’avait aucune intention de blesser le défenseur des Sénateurs.

L’objectif de Sidney Crosby était simplement d’enlever la rondelle à Methot et la seule chose que le joueur de centre des Penguins peut se reprocher, c’est que c’est la main de son adversaire qui a été le premier point de contact et non le bâton.

C’est pourquoi les arbitres se devaient de pénaliser Crosby mais, malheureus­ement, ce ne fut pas le cas.

Melnyk devrait beaucoup plus être fâché du fait que son équipe n’ait pas été en mesure de profiter d’un avantage numérique.

D’ailleurs, soyons honnêtes, Methot n’a pas apprécié le geste du capitaine des Penguins et lui a fait savoir immédiatem­ent après, mais il ne savait pas à ce moment que le bout de son doigt avait été arraché parce qu’il n’avait même pas encore enlevé son gant.

CHANGEMENT DE RÈGLEMENT ?

Depuis que l’accrochage est interdit dans la LNH, les joueurs ont trouvé une autre façon de contrer un joueur qui est en possession de la rondelle et c’est justement de lui donner un coup de bâton pour lui faire perdre le disque.

Évidemment qu’une pénalité mineure doit être accordée lorsqu’un coup est donné sur la main d’un joueur ou encore lorsqu’il fracasse son bâton.

Il y a de plus en plus de discussion­s dans la Ligue nationale de hockey pour qu’éventuelle­ment on interdise les coups de bâton à bâton pour faire perdre la rondelle à l’adversaire.

Ceci devrait évidemment favoriser l’attaque quoiqu’on soit encore loin d’un consensus pour qu’un nouveau règlement en ce sens soit appliqué. Mais ça viendra.

D’ici là, je ne serais pas surpris que les arbitres recommence­nt à porter une attention plus grande aux coups de bâtons qui se donnent près des gants, à la suite du geste de Crosby, la semaine dernière.

MANQUE DE PROTECTION FLAGRANT

Le vrai problème présenteme­nt chez les joueurs c’est qu’ils portent des gants où la protection est tout simplement minime.

En entrevue à TVA Sports, Stéphane Quintal, directeur du départemen­t de sécurité des joueurs, a révélé qu’en tant que membre du comité responsabl­e de l’équipement des joueurs de la LNH, les gants qui sont utilisés dans la ligue mesurent très souvent 13 pouces, ce qui est très petit.

«Ça ne prend pas un gros coup pour avoir une blessure à une main», a-t-il affirmé.

«Je me souviens qu’il y a cinq ans, une université de New York s’était penchée sur l’équipement des joueurs de hockey et avait révélé que les meilleurs gants étaient fabriqués au Canada. Malheureus­ement, je pense que tous les gants sont fabriqués en Chine présenteme­nt. Je sais que, chez le Canadien, le gérant de l’équipement Pierre Gervais ajoute de la protection et j’encourage ça aussi.»

Chaque équipe a évidemment ses standards présenteme­nt et il y en a pour qui la protection des mains ne fait pas partie des priorités.

APPLIQUER LES RÈGLES

Reste que, si les arbitres décernaien­t des pénalités automatiqu­ement aux joueurs qui donnent des coups de bâton près des gants de l’adversaire, il est évident qu’il y aurait moins de blessures.

Ceci devrait faire partie des standards des arbitres qui avaient commencé à appliquer la règle de façon plus sévère suite à une fracture à un doigt de Johnny Gaudreau, l’automne dernier, mais on a senti un relâchemen­t dans les dernières semaines.

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L’objectif de Sidney Crosby était simplement d’enlever la rondelle à Methot et la seule chose que le joueur de centre des Penguins peut se reprocher, c’est que c’est la main de son adversaire qui a été le premier point de contact et non le bâton.
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