Le Journal de Montreal

MARKOV une exception

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Andreï Markov, aux dernières nouvelles, appartenai­t toujours au groupe des trois meilleurs défenseurs du Canadien.

Il n’a rien perdu des attributs qu’on observe chez un arrière capable d’assumer d’importante­s responsabi­lités. Il n’est peut-être pas aussi rapide mais l’expérience lui permet de bien gérer son temps sur la surface de jeu.

Et, avez-vous remarqué qu’à ses côtés, Shea Weber qui, tout au cours de sa carrière, a évolué avec des défenseurs possédant un flair pour l’attaque, je pense à Ryan Suter et à Roman Josi, donc Weber est beaucoup plus à l’aise avec Markov.

En supériorit­é numérique, on s’interroge encore à savoir qui a eu l’idée de séparer Weber et Markov au point d’appui?

Tous ceux qui ont évolué avec Markov alors que le Canadien bénéficiai­t de l’avantage d’un ou de deux patineurs, sont tous passés à la caisse. Parlez à Sheldon Souray. Parlez à Mark Streit.

LE MEILLEUR PASSEUR DU CH

Et, encore à 37 ans, Markov est le meilleur passeur de sa formation.

J’ignore quels sont les plans de Marc Bergevin à l’endroit de son vétéran défenseur qui mériterait de terminer sa carrière à Montréal. Mais, il ne devrait pas s’interroger bien longtemps. Bon, je sais, les séries éliminatoi­res peuvent modifier la donne, ce sera plus intense, plus exigeant. Pourra-t-il suivre le tempo d’un match? Pourra-t-il maintenir le rythme? Et pourquoi pas?

DES SÉQUELLES DU DOSSIER PLEKANEC ?

Il est en bonne forme, il a été sur la touche pendant quelques semaines, ce qui lui a permis de récupérer. Et pourquoi devrait-on s’inquiéter? Probableme­nt que le dossier Tomas Plekanec a laissé des séquelles. Comment a-t-on pu accorder un contrat de 12 millions de dollars pour deux ans à un joueur qui, on aurait dû le prévoir, n’a plus les capacités physiques pour lutter au même niveau que les meilleurs effectifs de l’adversaire?

Pourquoi avoir pris cette décision au début de la saison 2015-16? Pourquoi ne pas attendre à la fin de l’année?

Markov est un cas particulie­r. Comme je le précisais, il joue un rôle de premier plan au sein de la brigade défensive. Il n’est pas un réserviste ou encore un défenseur au 5e ou 6e rang dans l’évaluation des effectifs.

Il peut encore passer 22 minutes sur la surface de jeu. Il demeure l’un des éléments les plus importants pour l’attaque à cinq. On peut comprendre que Marc Bergevin jouera avec le système. Il ne sera pas obligé de protéger Markov si, lors de la séance de repêchage de l’expansion, il n’a toujours pas renouvelé son entente. Mais, au bout du compte, son cas sera beaucoup plus facile à résoudre que celui d’Alexander Radulov.

ON S’INTERROGE SUR RADULOV

Le Russe a capté l’attention dès ses premiers matchs avec le Canadien. Sa déterminat­ion a vite conquis les partisans de l’équipe. Mais, quand son agent affirme que son client exigera une entente de huit ans – rumeur démentie par la suite – il y a lieu de s’interroger sur le statut du joueur.

À 5,75 M$, une production de 15 buts et le 85e rang des meilleurs pointeurs de la Ligue nationale ne justifient pas une telle équation. Les joueurs de 6 M$ doivent produire au moins 60 points au minimum.

Et, si on s’arrête aux comparable­s, plus rien ne tient. Son coéquipier Max Pacioretty gagne 4,5 M$ par saison. Nikita Kucherov touche 4,8 M$. Tyler Seguin évolue avec un contrat similaire à 5,75M$ par saison. Son compatriot­e, Artemi Panarin gagnera 6M$ l’an prochain. Il a 24 buts et 42 passes jusqu’à présent. Depuis son arrivée à Chicago, il a conservé une fiche de près d’un point par match, 143 points en 155 matchs.

LES SÉRIES TRANCHERON­T

Les deux prochaines semaines et les séries éliminatoi­res déterminer­ont quelle est la vraie valeur de Radulov. Bergevin a tenté le grand coup l’été dernier. Il a alors accueilli dans sa formation un joueur qui, rapidement, a pris sa place au sein de la première ligne d’attaque et parmi les plus hauts salariés de l’équipe. L’expérience a été concluante. Maintenant, il faut revoir l’équation. Radulov a exercé un impact au sein de sa formation. Personne ne peut le contester. Cependant, quand on doit composer avec un plafond salarial, une mauvaise décision relativeme­nt à la valeur de l’athlète aura des conséquenc­es importante­s sur l’embauche d’autres joueurs.

Bergevin doit sûrement apprendre de ses erreurs. Plekanec lui coûte une fortune et le retour sur investisse­ment ne correspond pas aux attentes. Loin de là.

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