Premier parcours satisfaisant
Malgré son abandon, Lance Stroll a fait bonne impression à son premier Grand Prix de F1
MELBOURNE | Lance Stroll n’a pas à rougir de sa première expérience en F1 malgré un abandon qui a mis fin prématurément à son parcours, hier au Grand Prix d’Australie, première étape de la nouvelle saison remportée par Sebastian Vettel.
Occupant la 13e position, après s’être élancé du dernier rang sur la grille de départ, le pilote québécois a dû renoncer après 40 tours.
«C’est dommage, car mon rythme était bon en début de course, a-t-il expliqué en entrevue au Journal. Puis, il m’a fallu rentrer au puits de ravitaillement dès le cinquième tour parce qu’un méplat [communément appelé flat spot] a ruiné un de mes pneus.»
QUEL DÉPART !
Un arrêt qui n’était évidemment pas prévu aussi tôt.
Conséquence sans doute de son freinage très prononcé effectué après le signal du départ, où il a doublé trois adversaires par l’intérieur à l’entrée du premier virage.
En fait, l’écurie Williams, comme la plupart des équipes du plateau, avait adopté une stratégie à une seule halte pour changer les pneus pendant la course.
«Oui, c’était un bon départ, je crois, a-til dit. Un peu limite, c’est vrai, mais j’ai vu une ouverture se créer devant moi et je me suis dit que je devais en profiter. Ça a marché.»
Quelques virages plus tard, il gagnait deux autres places quand Kevin Magnussen et Marcus Ericsson se sont accrochés devant lui.
«C’est dommage de devoir s’arrêter au moment où je me sentais très bien dans la voiture.»
DERRIÈRE HULKENBERG
Si, pendant son arrêt au puits, il n’a perdu qu’une position, il a pu reprendre son rythme pour se retrouver à moins de quatre secondes de Nico Hulberberg qui a rallié l’arrivée au 11e rang.
«Je pense que j’aurais pu lui livrer une belle bagarre jusqu’à la fin, a estimé Stroll. Plus la course avançait, plus mon niveau de confiance augmentait.»
C’est au 39e tour que les freins ont commencé à lui fausser compagnie. Puis, au tour suivant, ses ennuis ont empiré au point où il a fait un tout-droit à l’amorce d’un virage, sans toutefois rien toucher et malgré une incursion dans le bac à gravier.
L’écart entre lui et l’Allemand est soudainement passé à près de 30 secondes.
On lui a alors conseillé de rentrer au puits de ravitaillement pour de bon, avant même qu’il ne puisse terminer le 41e tour. Une sage décision.
« JE ME SUIS RACHETÉ »
Outre Stroll, seuls Hulkenberg et Danill Kvyat se sont arrêtés à deux reprises pour réclamer des gommes fraîches pendant l’épreuve de 57 tours.
«Je pense que je me suis racheté, a-t-il conclu. Et j’ai hâte au prochain Grand Prix [9 avril] en Chine.»
Son coéquipier Felipe Massa, brillant sixième à Melbourne, est venu prouver à son équipe (et à Stroll aussi…) que la Williams est une voiture bien née et très prometteuse.
Bon nombre d’observateurs s’attendaient certes à pire prestation de la part du jeune pilote de 18ans à son premier Grand Prix de F1 en carrière.
Surtout après son comportement plutôt brouillon lors de la dernière séance d’essais libres samedi (où il percuté un muret de protection) et sa qualification peu convaincante quelques heures plus tard.
Non, il n’a pas été mauvais, loin de là. Ce n’est que partie remise. La saison est longue.
« L’OFFICIEL A VU LA MISE EN ÉCHEC D’UNE MANIÈRE ET MOI, D’UNE AUTRE. IL Y A BIEN DES CHOSES QU’ON VOIT DIFFÉREMMENT. »