Générosité factice
Entre son arrivée au pouvoir en avril 2014 et la fin de l’exercice 2021-22, le gouvernement Couillard viendra chercher dans les poches des contribuables un montant supplémentaire de quelque 20 milliards $ en impôts, taxes, droits, permis et revenus divers. Ce calcul du Journal est basé sur les prévisions budgétaires avancées par le ministre des Finances Carlos Leitao.
Ainsi, quand le ministre Leitao nous annonce dans le cadre de son quatrième budget qu’il nous refilera une réduction de notre fardeau fiscal de sept milliards de dollars sur six ans, soit d’ici la fin de l’exercice financier 2021-22, il y a lieu de mettre un bémol sur son apparente générosité.
De façon simpliste, c’est comme si le gouvernement Couillard nous «remboursait», en bout de ligne, à peine le tiers de la somme supplémentaire qu’il prévoit puiser dans nos poches en revenus d’impôts, de taxes, etc.
La baisse porte sur l’abolition graduelle de la contribution santé, une modeste diminution d’impôt de 55 $ par année, une bonification de primes au travail et du bouclier fiscal pour les gens à faible revenu et une bonification du crédit d’impôt pour les travailleurs d’expérience.
Cela dit, il faut reconnaître que l’austérité budgétaire (ou rigueur) mise en place par le gouvernement Couillard depuis la prise du pouvoir a été très efficace. Cela lui a permis de dégager d’alléchants surplus, lesquels ont en outre reçu un coup de pouce de la croissance économique relativement bonne qui sévit au Québec.
LES HAUSSES
Revenons aux revenus supplémentaires que le gouvernement projette encaisser entre avril 2014 et avril 2022.
Fait à noter: depuis l’année 201314, les revenus tirés des entreprises du gouvernement (Hydro-Québec, Loto-Québec, SAQ) ont baissé. Prenons le nouvel exercice financier 2017-18. Le gouvernement anticipe encaisser 4,48 milliards $.
Cela représente 950 millions $ de moins que lors du dernier exercice financier du gouvernement de Pauline Marois.
Concernant les transferts fédéraux, le ministre Leitao prévoit des revenus fédéraux de 24,2 milliards $ en 2021-22, soit presque 5,7 milliards $ de plus qu’en 2013-14.
LES DÉPENSES
Au chapitre des dépenses gouvernementales, on note une augmentation de 20,4 % entre 2014 et 2022, lesquelles dépenses atteindraient à ce moment-là les 114 milliards $.
Cette hausse de 20,4 % des dépenses gouvernementales est nettement inférieure à la croissance des revenus (+27,9 %) au cours de la période. On parle donc d’un écart de 7,5 points de pourcentage, en moins.