Les premiers pompiers sur place ont cru qu’il y avait des survivants
LES ÎLES-DE-LA-MADELEINE | Les deux premiers pompiers à être intervenus sur les lieux de l’écrasement d’avion qui a coûté la vie à sept personnes aux Îles-de-la-Madeleine ont d’abord cru que les passagers de l’appareil étaient sains et saufs.
«C’était contradictoire comme situation: lorsqu’on est arrivés, des gens marchaient vers la rue, a raconté Stéphane Cormier. On a pensé que c’était des passagers qui avaient survécu.»
Mais en réalité, ces gens étaient des témoins qui fuyaient les lieux en raison des risques élevés d’explosion car une forte odeur de kérosène flottait dans l’air.
«On s’est rapidement approchés de la carcasse et c’est là qu’on a vu l’ampleur des dégâts», a ajouté son collègue, Paul-André Leblanc.
FRUSTRATION
Un an plus tard, ils admettent tous les deux qu’ils ressentent encore une certaine frustration de ne pas avoir pu sauver de vie lors de cette journée tragique.
«On est toujours un peu fâchés lorsqu’on ne réussit pas à réaliser l’objectif premier, soit de sauver des vies. On est déçus, on se remet en question… Mais après coup, il faut être capable de s’avouer qu’on n’est pas le Bon Dieu, on n’est pas des magiciens», a reconnu Stéphane Cormier, un pompier de 47 ans qui compte 13 années de service.
Lorsqu’ils sont intervenus sur les lieux de l’écrasement, ces deux pompiers ignoraient l’identité des victimes. Et ils n’ont pas cherché à les reconnaître.
«Ici, aux Îles, il y a 80 % de chances qu’on connaisse les victimes. Mais il ne faut pas s’arrêter à ça. Il faut faire notre travail, se détacher émotionnellement et essayer de sauver des gens», a expliqué M. Cormier.