Deux coureurs montréalais infatigables et inspirants
Compilant à deux plus de 70 ans d’expérience en course à pied, Monique St-Cyr et Marcel Bourgeault ne semblent pas près d’accrocher leurs espadrilles, alors qu’ils s’entraînent encore quotidiennement.
Rencontré le soir de la tempête de neige qui a paralysé l’autoroute 13, le duo n’aurait pas manqué son entraînement hebdomadaire au Stade olympique.
«J’ai commencé à courir sur le tard, à 54 ans, mais ça ne m’a pas empêché de faire mon premier marathon cette année-là», a lancé d’emblée Marcel Bourgeault, un cuisinier à la retraite.
L’homme de 88 ans, affable et détendu, se tenait aux côtés de son amie Monique St-Cyr, 73 ans, volubile et énergique. Tous les deux courent ensemble chaque semaine au sein du Club des Vainqueurs. Si aucun des deux n’a eu d’enfants, ils agissent à titre de parrain et marraine pour plusieurs coureurs.
«Ils sont des exemples et une source d’inspiration pour tous nos coureurs, en particulier pour ceux qui commencent à se trouver vieux», précise Jean-Yves Cloutier, leur entraîneur et le fondateur du Club.
AIDER LES AUTRES
«Leur présence est importante au sein de l’organisation, non seulement parce qu’ils connaissent les techniques d’entraînement dans les moindres détails et peuvent aider les autres, mais aussi parce qu’ils sont devenus au fil des années de véritables ambassadeurs. Ils représentent la persévérance, le courage et le dépassement de soi, tout ce que la course à pied exige», poursuit M. Cloutier.
Les chiffres confirment ses propos. Après avoir participé à 450compétitions, dont 65 marathons courus en moins de 30 ans – le dernier étant celui de Montréal en 2011 – M. Bourgeault a une feuille de route impressionnante. «Mon meilleur temps? C’était en 1990. J’ai couru le marathon de Montréal en 3h30. J’avais 62 ans.»
PAS D’EXCUSES
Du côté de Mme St-Cyr, les exploits ne sont pas moins renversants. Celle qui a travaillé comme secrétaire pour le gouvernement du Québec a couru 29 marathons et participé à plus de 300 compétitions. Jusqu’à tout récemment, elle courait encore 70km par semaine. Elle a maintenant réduit sa distance hebdomadaire à 35km, «parce que la retraite, ça garde occupée!»
Beau temps mauvais temps, Mme StCyr chausse ses espadrilles. «Quand il y a trop de neige ou de glace, je me trace un chemin dans une cour d’école et je cours en rond.»
Si un bête accident de la route a ralenti les ardeurs de M. Bourgeault, il continue de s’entraîner sur une base régulière. «Je cours moins qu’avant, mais je marche 5 km par jour.»
sur « J’ai le commencétard, à 54 à ans, courir mais ça ne m’a pas empêché de faire mon premier marathon cette année-là » – Marcel Bourgeault