De l’argent frais pour partir du bon pied à l’école
Le réinvestissement en éducation est toutefois jugé insuffisant par certains
QUÉBEC | Le gouvernement injecte 270 millions $ supplémentaires l’an prochain pour améliorer la réussite des élèves, de la maternelle à l’université. Dans le réseau scolaire, l’argent frais servira surtout à aider les élèves à «partir du bon pied».
Après des années de compressions évaluées à 1 milliard $ en cinq ans, Québec affirme maintenant vouloir faire de l’éducation une priorité. Le gouvernement Couillard y consacre cette année 17,9 milliards, soit une hausse de 4,2%, comparé à 3% l’an passé.
Dans le réseau scolaire, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, promet l’embauche de 1500 nouveaux enseignants, professionnels ou employés de soutien dès septembre. «On va fournir de l’appui à tous les élèves. On veut que dans chacune des classes de maternelle et de première année, il y ait des ressources en accompagnement», affirme-t-il.
D’ici cinq ans, le ministre veut par ailleurs doter chaque école d’un nouvel intervenant qui jouera un «rôle pivot» afin d’assurer une liaison entre l’élève et sa famille.
Le gouvernement Couillard prévoit aussi offrir davantage de services aux élèves à besoins particuliers inscrits en formation professionnelle ou à l’éducation des adultes, mais seulement à partir de l’automne 2018.
Québec prévoit par ailleurs injecter 185 millions $ l’an prochain pour rénover et agrandir des établissements. Le gouvernement annonce aussi la création d’un labécole, qui sera chargé de se pencher sur l’aménagement d’écoles modernes et contemporaines.
RÉACTIONS MITIGÉES
Dans le réseau scolaire, ce budget a été accueilli favorablement par la Fédération des comités de parents et la Fédération des commissions scolaires, qui se réjouit des sommes «substantielles» annoncées.
Pour les syndicats d’enseignants, les sommes annoncées en éducation sont toutefois nettement insuffisantes. «On est déçu, lance Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec. Avec les compressions, on nous a mis une corde autour du cou et là on la desserre, mais on ne l’enlève pas.»
BUDGET « ÉLECTORALISTE »
À la Fédération autonome de l’enseignement, on y voit un budget «électoraliste» à 18 mois des élections provinciales, présenté par un gouvernement «qui tente de se refaire une virginité en éducation», affirme son président, Sylvain Mallette.
À l’Assemblée nationale, les partis d’opposition n’ont toutefois pas manqué de rappeler que ces réinvestissements n’arrivent pas à faire oublier des années de compressions en éducation.