Plus de 300 civils tués à Mossoul-Ouest
Les frappes de la coalition seraient à l’origine de nombreux décès
MOSSOUL | (AFP) La coalition internationale menée par les États-Unis a reconnu hier sa possible implication dans la mort de nombreux civils à Mossoul, l’ONU et Amnesty appelant à de plus grands efforts pour protéger les habitants de cette deuxième ville d’Irak.
Selon l’ONU, plus de 300 civils ont péri dans la partie occidentale de Mossoul depuis le lancement à la mi-février par les troupes gouvernementales soutenues par la coalition, d’une offensive pour déloger les djihadistes du groupe État islamique (ÉI).
Ce chiffre concerne la période s’arrêtant au 22 mars, a précisé l’ONU sans pouvoir dire combien de personnes ont été tuées par l’ÉI, et combien l’ont été par les forces irakiennes et la coalition. Mais le bilan pourrait s’alourdir en raison de rapports -pas encore vérifiés- sur au moins 95 civils tués entre le 23 et 26 mars, selon le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme.
PRIS AU PIÈGE
Le général américain Stephen Townsend, qui commande à Bagdad les forces de la coalition anti-ÉI, a reconnu que la coalition avait «probablement joué un rôle» dans la mort de nombreux civils dans un bombardement aérien à Mossoul le 17 mars.
«Un général a été nommé» pour enquêter. «Si des innocents ont été tués, il s’agit d’un accident de guerre involontaire», a-t-il dit.
Pris au piège entre les combats et les djihadistes, environ 600 000 personnes selon l’ONU se trouvent dans la partie ouest de Mossoul, dont 400 000 dans la vieille ville, un dédale de rues densément peuplées.
Samedi, des responsables irakiens ont affirmé que des frappes contre l’ÉI avaient tué auparavant de nombreux civils dans le quartier de Mossoul al-Jadida à Mossoul-Ouest. Le nombre de victimes -entre des dizaines et des centaines selon les sources- ne peut être vérifié de source indépendante.