Pas de sable Lafarge pour Paris Plages
Paul Desmarais Jr. siège au conseil d’administration de l’entrepise depuis 2008
AFP | La controverse soulevée touchant la participation intéressée du cimentier LafargeHolcim au mur antiimmigration de Donald Trump rattrape la firme française, dont Power Corporation (contrôlé par la famille Desmarais) est un actionnaire indirect de poids.
Le Conseil de Paris vient d’annoncer qu’il se «passera» désormais du sable du groupe franco-suisse LafargeHolcim en raison de son intérêt à «collaborer au projet néfaste» de mur deTrump entre les États-Unis et le Mexique.
«Nous nous passerons de leur prestation», a indiqué devant le Conseil Bruno Julliard, premier adjoint de la maire socialiste Anne Hidalgo, avant qu’un vote n’entérine cette décision.
Depuis 2002, Lafarge (devenu LafargeHolcim en 2015) fournit à la capitale du sable qui sert à installer «Paris Plages», une opération estivale sur les berges de la Seine. Plus de 3000 tonnes de sable ont ainsi été répandues l’an dernier sur les bords de Seine.
Ce partenariat avec Paris a déjà fait polémique après qu’il eut été révélé que Lafarge avait indirectement financé le groupe État islamique en Syrie, payant en 2013-2014 pour pouvoir maintenir en activité l’une de ses cimenteries. Le Conseil de Paris avait été interpellé sur cette question en septembre dernier par une élue de gauche.
UNE « ENTREPRISE INFRÉQUENTABLE »
Cette fois, il a été sollicité par les écologistes, opposés à la poursuite de tout partenariat avec une «entreprise infréquentable» qui s’est dite, le 9 mars, prête à vendre son ciment pour le mur anticlandestin que veut ériger le président des États-Unis entre son pays et le Mexique. M. Julliard a rappelé les «engagements éthiques que les Parisiens sont en droit d’attendre de la part de la Ville».
AU CONSEIL
Rappelons que Paul Desmarais Jr., cochef de la direction de Power Corp, siège au conseil d’administration de Lafarge depuis 2008.
La participation dans LafargeHolcim de GBL, une société de portefeuille des familles Desmarais et Frère, en fait le deuxième actionnaire en importance avec 9,4 % des actions selon le dernier rapport annuel de GBL.
– Avec Le journal