De solutions radicales
Je n’ai jamais eu la réputation d’émettre des opinions radicales. Mais à la lumière des récentes déclarations du commissaire Rob Manfred au sujet de ses intentions d’adopter des changements qui devraient écourter la durée des matchs, j’aurais certaines suggestions à lui soumettre.
Certaines, toutefois, sont radicales. Je sais fort bien que le baseball est un sport où les traditions sont respectées et qu’il est difficile d’y apporter des modifications majeures.
Ce n’est certes pas l’adoption du règlement du but sur balles intentionnel automatique qui va accélérer sensiblement le déroulement d’un match, mais c’est un premier pas.
Toutefois, si on limite à 30 secondes le temps alloué au gérant pour décider s’il veut qu’une décision serrée soit révisée et que les responsables des révisions doivent rendre leur verdict en deux minutes ou moins, là, on parle d’une mesure qui aura un impact sur la durée d’un match.
MOINS DE VISITES AU LANCEUR
Et il y a d’autres mesures qui pourraient être adoptées sans que l’ADN du baseball majeur soit radicalement altéré.
Comme, par exemple, qu’un receveur et un instructeur ne puissent faire qu’une seule visite chacun durant la présence d’un lanceur durant un match et que si un gérant se rend au monticule, ce soit uniquement dans le but d’apporter un changement. Et que les joueurs d’avantchamp ne puissent impunément aller rendre visite au lanceur durant le déroulement d’une manche.
Il faudrait aussi que les arbitres appliquent plus rigoureusement le règlement qui force les frappeurs à toujours garder un pied dans le rectangle du frappeur au cours de sa présence au bâton.
Qu’il soit interdit que le frappeur quitte le rectangle dans le simple but d’ajuster ses gants de frappeur et qu’il ait toujours un bâton prêt à être utilisé en cas de bris.
Aussi, qu’un joueur en défensive ait toujours à sa disposition –et non dans le vestiaire– un autre gant en cas de défectuosité à celui qu’il utilise normalement.
RÉDUIRE LA DURÉE DES PUBLICITÉS
Ce qui est plus radical serait de limiter le nombre des joueurs rappelés en septembre, surtout le nombre des lanceurs. Si un gérant a à sa disposition 20 lanceurs en septembre au lieu de 11 ou 12 dans les autres mois, il peut changer de lanceur à sa guise et chaque fois, celui qui s’amène doit quitter l’enclos des releveurs et a droit à ses huit lancers préliminaires.
Donc, une stratégie qui prolonge beaucoup la durée d’un match.
On pourrait aussi forcer le lanceur à affronter au moins deux frappeurs au lieu d’un seul, mais je doute qu’on aille jusque-là.
Enfin, on pourrait limiter la durée des messages publicitaires à 90 secondes ou encore 120 secondes au lieu de 150 secondes entre les manches. Et pour compenser la perte de revenus, il suffirait de hausser le prix de ces messages.
POUVOIRS ACCRUS DU COMMISSAIRE
Mais encore là, je doute que les dirigeants adoptent une telle mesure… sauf qu’on y songe!
Ce que les gens oublient, c’est que ces mesures ont pour but premier de réduire les temps morts d’un match et par conséquent, d’en écourter la durée…
Ce qui est le plus intéressant, c’est que le commissaire a déclaré qu’à compter de 2018, il pourra, selon la nouvelle entente collective, décréter de façon unilatérale l’adoption de nouveaux règlements… sans l’approbation de l’Association des joueurs.
Osera-t-il le faire? Cela reste à voir.