Le Journal de Montreal

Reardon était prêt à lancer, le 19 octobre 1981...

- Pierre Durocher

Jeff Reardon a lancé dans les ligues majeures durant 16 saisons, récoltant 367 victoires sauvegardé­es, ce qui le situe en 10e position au classement des meilleurs releveurs de tous les temps. Il en a obtenu 152 avec les Expos, de 1981 à 1986.

Et comme il aime le préciser, c’était à une époque où un «closer» lançait souvent durant deux ou trois manches. Les temps ont bien changé. Reardon avait même été employé durant 109 manches en 1982!

Fait à noter, Reardon a obtenu plus de sauvetages qu’il a accordé de buts sur balles (358) en 1132 manches lancées.

Celui qui était surnommé «The Terminator» a dominé la Ligue nationale avec 41 victoires protégées en 1985 avec les Expos et il a été sélectionn­é à quatre reprises au sein de l’équipe d’étoiles.

Les partisans se souviennen­t, par contre, que Reardon n’était pas au monticule en neuvième manche lors du match décisif du 19 octobre 1981 lorsque Rick Monday a procuré la victoire aux Dodgers avec un coup de circuit cogné aux dépens de Steve Rogers.

pas mal au dos

On a souvent raconté que Reardon n’avait pas été dépêché au monticule en raison de maux de dos.

«J’étais bel et bien en mesure de lancer ce jour-là, a-t-il tenu à préciser. Oui, il est vrai que j’étais parfois ennuyé par des maux de dos. Ça m’a d’ailleurs valu trois opérations. Mais ce n’était pas le cas le 19 octobre 1981.

«Je m’échauffais dans l’enclos des releveurs dans le but de me retrouver au monticule et je voyais Steve Rogers s’exercer lui aussi. Je croyais qu’il voulait simplement se délier les muscles en vue du premier match de la Série mondiale contre les Yankees!»

l’autre barbu

Lorsque l’arbitre a fait signe au barbu de sortir de l’enclos, Reardon croyait bien qu’il était le lanceur désigné, mais ce fut Rogers, qui portait lui aussi la barbe cet automne-là.

«La décision de Jim Fanning, l’homme qui m’a donné la chance de faire mes preuves comme releveur numéro 1, m’avait surpris, même si je comprenais bien que Steve était notre as. Il n’était toutefois pas familier avec le rôle de releveur et les choses ont malheureus­ement mal tourné», a ajouté Reardon, qui ne se souvient pas d’avoir vu Bill Lee s’échauffer.

«Sur le coup, ce fut une amère déception, mais je me disais que les Expos avaient l’équipe pour se reprendre dès l’année suivante. Malgré le talent qu’on avait, on n’a pas été en mesure de participer à d’autres matchs éliminatoi­res. Il est dommage que le système du meilleur deuxième n’existait pas à l’époque...»

Reardon croit que si les Expos avaient pu atteindre la Série mondiale en 1981, ils auraient été capables de battre les Yankees et les années suivantes auraient été florissant­es, à son avis.

Jeff Reardon a bien hâte de renouer avec Tim Raines. «Il était tout jeune à mon arrivée avec les Expos, mais son talent ne faisait aucun doute. Je me réjouis de son intronisat­ion au Temple de la renommée. J’aurais bien aimé recevoir le même genre d’honneur.»

Reardon a participé à deux Séries mondiales au cours de sa carrière, mais c’est en 1987 qu’il s’est couvert de gloire en assurant la victoire aux Twins lors du septième match de la classique. «J’ai réalisé ce jour-là le rêve ultime de tout joueur de baseball.»

À l’instar de tous les anciens porte-couleurs des Expos, Reardon espère que le projet de ramener un club à Montréal finira par se réaliser. «Le hic, c’est que tout est devenu très gros et coûteux dans les ligues majeures. Il faut dépenser un milliard de dollars juste pour bâtir un stade», a mentionné celui qui était passé des Mets aux Expos à l’été 1981 en échange d’Ellis Valentine. Murray Cook l’avait ensuite échangé aux Twins à l’hiver 1987 pour des raisons budgétaire­s. Les Expos s’étaient retrouvés avec le décevant Neal Heaton.

« J’étais bel et bien en mesure de lancer ce Jour-là. oui, il est vrai que J’étais parfois ennuyé par des maux de dos. Ça m’a d’ailleurs valu trois opérations. mais ce n’était pas le cas le 19 octobre 1981. » – Jeff Reardon

 ??  ?? Jeff Reardon a sauvegardé 152 victoires dans l’uniforme des Expos de 1981 à 1986, mais il aurait bien aimé se retrouver au monticule lors du match décisif de la série de championna­t contre les Dodgers, le 19 octobre 1981. Il a connu la gloire six ans...
Jeff Reardon a sauvegardé 152 victoires dans l’uniforme des Expos de 1981 à 1986, mais il aurait bien aimé se retrouver au monticule lors du match décisif de la série de championna­t contre les Dodgers, le 19 octobre 1981. Il a connu la gloire six ans...
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