Le Journal de Montreal

Accommodem­ents raisonnabl­es et déraisonna­bles

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Il semble qu’en dépit de la bonne volonté d’une majorité de citoyens, on ne puisse empêcher les dérapages de se produire lorsque des musulmans demandant un accommodem­ent raisonnabl­e font face à des Québécois méfiants qui se braquent.

Parlons clairement. Les Québécois ne doivent pas accueillir une immigratio­n musulmane s’ils ne leur concèdent pas des cimetières où ils peuvent enterrer leurs morts selon leur rite religieux.

Saint-Apollinair­e, une petite ville sur la Rive-Sud de Québec, a tenu cette semaine une consultati­on publique autour d’un éventuel référendum pour autoriser dans le village un cimetière exclusivem­ent réservé aux musulmans. Une majorité de citoyens sont d’accord avec ce projet. Ce qui en dit long sur la supposée intoléranc­e des Québécois face aux musulmans.

Les musulmans ne doivent pas être enterrés à côté des mécréants, à savoir tous ceux qui ne se réclament pas de l’islam, y compris les musulmans qui affichent leur incroyance

L’ignorance est aussi la mère de tous les vices. Des citoyens en colère ont exprimé leur opposition de manière colorée. «Pourquoi ne pas vouloir vous faire enterrer à côté de moi?» a demandé l’un. «Nous autres, on est obligés de s’adapter à eux autres. S’ils sont pas contents, qui restent chez eux», a lancé une autre. Cependant, la salle a rabroué cette dernière.

Les musulmans ne doivent pas être enterrés à côté des mécréants, à savoir tous ceux qui ne se réclament pas de l’islam, y compris les musulmans qui affichent leur incroyance. Des légistes musulmans interdisen­t même aux musulmans d’accompagne­r un non-musulman à son enterremen­t.

LIBERTÉ DE CULTE

Cela n’a rien pour nous plaire, mais la liberté de culte est inscrite dans nos chartes. Ces nouveaux citoyens soumis aux lois du pays vivent parmi nous, ne revendique­nt pas d’espaces dans nos villes, exclusifs à leur usage. Laissons-les donc reposer en paix entre eux dans leurs cimetières.

L’annulation de la collation des grades à l’école secondaire Antoine-de-Saint-Exupéry dans le quartier St-Léonard à Montréal pose un problème de tout autre nature. Dans ce cas de figure, la direction de l’établissem­ent annule l’événement, car plusieurs élèves n’y assisteron­t pas pour cause de ramadan. Le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx s’est dit déçu de cette décision.

RITE DE PASSAGE

Que les étudiants musulmans refusent de participer à ce rite de passage obligé, qui marque une étape importante du parcours scolaire pour les élèves au Canada et qui est la célébratio­n d’une réussite et un moment de réjouissan­ce amicale, en dit long sur le peu d’intégratio­n des élèves à la culture québécoise. D’autant que cette collation des grades peut se dérouler après le bris du jeûne.

L’on doit s’incliner devant pareil choix. Cependant, il ouvre la porte aux critiques de tous ceux qui s’inquiètent de l’avenir du vivre ensemble si cher à Philippe Couillard. Cette décision directoria­le d’annuler purement cette collation des grades est inacceptab­le. Comment peut-on priver les élèves, plus d’une centaine, qui souhaitaie­nt cette cérémonie?

Nous sommes encore une fois devant une décision arbitraire dont on nous permettra d’affirmer qu’elle est dictée par la rectitude politique, la pusillanim­ité et la crainte de faire des vagues au sein d’une communauté en grande majorité paisible, mais où émergent certains agitateurs, qui n’ont que l’islamophob­ie à la bouche.

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