Le Journal de Montreal

Un bras robotisé pour se brosser les dents

Un jeune homme atteint de paralysie cérébrale rêve d’amasser 50 000 $ pour accroître son autonomie

- Emy-JanE Déry

SEPT-ÎLES | Un jeune homme de 20 ans atteint de paralysie cérébrale espère amasser 50 000 $ pour pouvoir enfin se brosser les dents sans l’aide de sa mère.

Francis Vollant-Bellefleur peut à peine bouger ses bras et ses jambes, il ne peut pas parler, mais malgré tout, il n’a aucune difficulté à afficher un grand sourire.

Même s’il ne peut pas bouger ses membres, il a toute sa tête. Et comme n’importe quel jeune homme de 20 ans, il aimerait développer son autonomie. Il rêve de pouvoir accomplir seul les tâches du quotidien qui peuvent sembler banales pour le commun des mortels. Que ce soit pour mettre sa casquette, manger une collation, jouer à un jeu vidéo, s’essuyer la bouche, appuyer sur les boutons d’un ascenseur, ouvrir et fermer les lumières, les portes… le jeune homme a besoin de l’aide de sa famille.

Pour lui, l’autonomie passe par l’acquisitio­n d’un bras robotisé au coût d’environ 50 000 $.

RÉSILIENCE

La résilience dont fait preuve le Septilien originaire d’une communauté innue de la Basse-Côte-Nord a de quoi déstabilis­er ceux qui croisent sa route.

«Souvent, les gens me demandent qu’est-ce que j’ai fait pour réussir à ce qu’il soit heureux comme ça malgré sa condition», a affirmé sa mère, MarieAnge Vollant. «Je dis toujours qu’il n’y a pas de recette, qu’il est tout simplement un miracle».

L’éducatrice spécialisé­e de formation a dû mettre sa carrière de côté pour s’occuper de son fils, qui nécessite des soins à temps plein.

Le jeune homme est né avec une paralysie cérébrale. Il se déplace à l’aide d’un fauteuil roulant motorisé dont les commandes sont actionnées par sa tête. Pour parler, il appuie sur les touches d’un petit ordinateur dans lequel sont programmés différents mots clés. La tâche demeure ardue puisqu’il n’est pas capable d’ouvrir ni de fermer ses doigts.

LE BRAS DE L’ESPOIR

Il y a deux ans, l’espoir a jailli dans les yeux de Francis Vollant-Bellefleur lorsqu’il s’est pris lui-même un verre d’eau grâce un bras robotisé.

Le «bras Jaco» fabriqué par une entreprise de Boisbriand coûte 43 000$. Comme il n’est pas jugé «essentiel» pour le jeune homme, il ne dispose pas d’aide gouverneme­ntale pour se le procurer.

La Fondation Défi du Centre intégré de santé et de services sociaux de la CôteNord s’est donné comme mission de récolter 50 000 $ pour lui permettre d’accéder à son rêve d’autonomie.

Hier, elle a lancé une campagne de financemen­t.

La somme visée prévoit aussi des fonds en vue de l’entretien du bras robotisé qui ne pourra se faire qu’à l’extérieur de sa région.

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Le bras robotisé pourrait changer la vie de Francis Vollant-Bellefleur et de sa mère, Marie-Ange Vollant qui veille à son confort.

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