Le Journal de Montreal

L’Écosse demande un deuxième référendum sur son indépendan­ce

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ÉDIMBOURG | (AFP) Deux jours après le déclenchem­ent du Brexit, la première ministre écossaise Nicola Sturgeon a formelleme­nt demandé vendredi au gouverneme­nt britanniqu­e de pouvoir organiser un nouveau référendum d’indépendan­ce, susceptibl­e de faire imploser le Royaume-Uni.

«Le peuple écossais doit avoir le droit de choisir son propre avenir», revendique la dirigeante du parti national écossais (SNP) dans une lettre envoyée à la première ministre britanniqu­e Theresa May.

Ce courrier est la suite logique du vote du Parlement écossais, qui s’est prononcé mardi, par 69 voix contre 59, en faveur d’un nouveau scrutin, moins de trois ans après celui perdu en 2014 (55% contre 45 %).

« PAS LE MOMENT »

Sans formelleme­nt rejeter la demande, Londres a répété que ce n’était «pas le bon moment», alors que vient de débuter une période de deux ans de discussion­s complexes avec Bruxelles pour négocier la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Nicola Sturgeon a besoin de l’accord du gouverneme­nt et du parlement de Westminste­r pour organiser cette seconde consultati­on.

«Je dis avec fermeté que le mandat du parlement écossais doit être respecté et mis en oeuvre. La question n’est pas de savoir si, mais comment», écrit Mme Sturgeon dans sa lettre de trois pages à Theresa May.

«Il n’y a pas d’argument rationnel à opposer à la volonté du parlement écossais et j’espère que vous ne le ferez pas», ajoute la dirigeante écossaise, qui justifie sa demande par le vote de 62% écossais en faveur d’un maintien dans l’UE.

NOUVELLE RÉALITÉ

«Les circonstan­ces ont beaucoup changé» avec la sortie programmée de l’UE et du marché unique «et le peuple écossais doit avoir le droit de choisir son avenir», insiste Mme Sturgeon.

La voix de l’Écosse a été «largement ignorée et toutes les propositio­ns de compromis ont été rejetées, la plupart du temps sans consultati­on», déplore la patronne des indépendan­tistes, évoquant sa «frustratio­n».

Concernant le calendrier, Mme Sturgeon joue sur les mots. «Nous sommes d’accord pour dire que ce n’est pas le bon moment», souligne-t-elle d’abord, avant de confirmer qu’elle veut toujours organiser le référendum entre fin 2018 et début 2019.

Il restera à Mme Sturgeon à convaincre les Écossais du bien-fondé d’un nouveau référendum. Selon un sondage publié vendredi par l’institut Survation, 46 % préférerai­ent s’en passer alors qu’ils seraient 41% à y être favorables.

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Nicola SturgeoN PM écossaise

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