La Caisse scrute à la loupe certains documents
L’un des plus grands bailleurs de fonds publics de Bombardier, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), scrute à la loupe les documents de l’entreprise pour déterminer ce qu’elle va faire concernant la hausse de rémunération des hauts dirigeants de l’entreprise.
«En tant qu’actionnaire, ce qui est très important pour nous, c’est le lien entre la performance de l’entreprise et la rémunération de ses dirigeants. C’est comme ça pour toutes les entreprises dans lesquelles on investit et c’est très important pour Bombardier», explique Maxime Chagnon, le porte-parole de la CDPQ.
La Caisse doit s’assurer que les contribuables en ont pour leur argent lorsqu’elle investit, dit-il. Il n’a pas voulu préciser si la performance de Bombardier justifiait les hausses de salaire de 48 % qui ont été consenties aux six grands patrons du groupe en 2016.
DROIT DE REGARD
La CDPQ a droit de regard concernant l’élection de deux administrateurs indépendants de Bombardier, lors de l’assemblée des actionnaires du 11 mai. Elle pourrait en profiter pour passer un message à l’entreprise.
Habituellement, ce n’est qu’après la rencontre des actionnaires que la CDPQ fait connaître les motifs de ses votes. Mais dans des cas exceptionnels, elle ne s’est pas gênée pour critiquer des décisions de hauts dirigeants d’entreprises qu’elle finance.
En 2013, elle avait été parmi les huit investisseurs institutionnels à dénoncer publiquement la décision de la minière Barrick Gold de verser une prime de 12 millions $ à son coprésident, John L. Thornton, la jugeant «disproportionnée» par rapport au rendement de l’entreprise.