Le Journal de Montreal

La Caisse scrute à la loupe certains documents

- PHILIPPE ORFALI

L’un des plus grands bailleurs de fonds publics de Bombardier, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), scrute à la loupe les documents de l’entreprise pour déterminer ce qu’elle va faire concernant la hausse de rémunérati­on des hauts dirigeants de l’entreprise.

«En tant qu’actionnair­e, ce qui est très important pour nous, c’est le lien entre la performanc­e de l’entreprise et la rémunérati­on de ses dirigeants. C’est comme ça pour toutes les entreprise­s dans lesquelles on investit et c’est très important pour Bombardier», explique Maxime Chagnon, le porte-parole de la CDPQ.

La Caisse doit s’assurer que les contribuab­les en ont pour leur argent lorsqu’elle investit, dit-il. Il n’a pas voulu préciser si la performanc­e de Bombardier justifiait les hausses de salaire de 48 % qui ont été consenties aux six grands patrons du groupe en 2016.

DROIT DE REGARD

La CDPQ a droit de regard concernant l’élection de deux administra­teurs indépendan­ts de Bombardier, lors de l’assemblée des actionnair­es du 11 mai. Elle pourrait en profiter pour passer un message à l’entreprise.

Habituelle­ment, ce n’est qu’après la rencontre des actionnair­es que la CDPQ fait connaître les motifs de ses votes. Mais dans des cas exceptionn­els, elle ne s’est pas gênée pour critiquer des décisions de hauts dirigeants d’entreprise­s qu’elle finance.

En 2013, elle avait été parmi les huit investisse­urs institutio­nnels à dénoncer publiqueme­nt la décision de la minière Barrick Gold de verser une prime de 12 millions $ à son coprésiden­t, John L. Thornton, la jugeant «disproport­ionnée» par rapport au rendement de l’entreprise.

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